8 Octobre 2015
Vendredi 9 octobre 2015 à partir de 14H00 :
Grande manifestation nationale des victimes de l'amiante.
L'an prochain cela fera 20 ans que la première plainte a été déposée par des victimes de l'amiante.
20 ans de galère pour les victimes et leurs familles qui demandent que tous les responsables de cette gigantesque catastrophe sanitaire soient jugés...
20 ans de renoncement des gouvernements successifs qui ont tout fait pour freiner et corseter l'instruction d'un procès dont ils ne veulent pas.
20 ans d'errements de l'institution judiciaire avec des juges d'instruction sans moyens, une cour d'appel qui annule leurs décisions pour protéger les responsables avec le soutien du Parquet...
...et un arrêt scandaleux rendu en avril dernier par la Cour de Cassation dans le dossier de Condé sur Noireau, où elle a validé l'annulation de mises en examen des membres du CPA (Comité Permanent Amiante) prononcée par la Cour d'appel de Paris, au motif que "les connaissances scientifiques de l'époque" n'auraient pas permis de mesurer l'extrême gravité du risque !
Une affirmation mensongère démentie par de multiples pièces du dossier. A commencer par une note rédigée en 1981 par le ministre du travail qui justifie la réglementation en vigueur sur les valeurs limites d'exposition tout en indiquant qu'elle ne protège pas les salariés du cancer.
Juger tous les responsables !
Les 100 000 morts de l'amiante ne sont pas dus à une catastrophe naturelle. Toutes nos souffrances, toutes nos vies brisées, toutes ces familles anéanties ne sont pas le fait du hasard.
Les responsables sont connus : des industriels qui connaissaient les dangers de ce matériau et qui se sont organisés pour tromper l'opinion publique, des responsables d'administration centrale et des autorités sanitaires qui ont laissé faire complaisamment et le lobbying actif du CPA pour prolonger l'utilisation de ce matériau mortel.
Et l'on voudrait nous faire croire qu'on ne peut pas les juger ?
NOUS NE L'ACCEPTONS PAS.
Nous n'acceptons pas cette faillite de la justice. Nous n'acceptons pas que dans notre pays, on puisse tuer des milliers de personnes en toute impunité.
Nous le dirons aux magistrats du pôle de santé publique, pour leur demander de poursuivre l'instruction, en prenant en compte les centaines de dossiers de victimes que nous leur déposerons.
Nous le dirons aux élus de la nation, au gouvernement, au Chef de l'Etat, pour qu'il révise la loi Fauchon sur les " délits non intentionnels ", une loi sur mesure pour escamoter les responsabilités des hauts responsables industriels, administratifs et politiques dans les catastrophes sanitaires.
Nous le dirons au coude à coude avec les victimes italiennes, qui continuent leur difficile combat judiciaire, après l'annulation scandaleuse de l'arrêt condamnant le PDG d'Eternit à 18 ans de prison.
Elles ont obtenu du premier ministre italien une révision du Code pénal.
L'Etat français ne doit pas oublier les victimes de l'amiante.
Quelles que soient les difficultés et les obstacles nous ne baisserons pas les bras. Nous exigeons que les empoisonneurs soient jugés.