24 Décembre 2016
"...comme ces gens, qui l'autre jour ce sont arrêtés pour nous remettre un paquet de papillotes, c'est peut-être pas grand chose, mais pour nous, c'était déjà beaucoup...", nous dit Edmond, délégué du CCE CGT d 'ALLIA et de poursuivre : " une autre fois les gens étaient en voiture, ils se sont arrêtés pour nous remettre un cageot de pommes, que plusieurs avaient ramassé, pour nous". des gestes de solidarité comme celui-ci, ça fait du bien, "également une femme du Front de gauche de Gueugnon est venue spontanément nous remettre 10€ " et puis ; "dernièrement c'est le facteur qui nous a donné 20€". Mis à part les syndicats MultiPro CGT de Paray et de Chauffailles qui nous ont soutenu ( N.d.l.r qui soutiennent et qui soutiendront les salariés d'ALLIA ) les autres syndicats eux ne viennent pas nous voir...lors de notre grande manifestation à Digoin ont avait été auparavant, voir la CGT à Gueugnon pour les informer que nous ferions notre manifestation dans les rues de Digoin le samedi et qu'il fallait qu'ils viennent nous soutenir. La réponse que nous avions obtenue à l'époque, c'était :" Nous on ne manifeste pas le samedi ". Notre manifestation s'est bien déroulée le samedi, comme nous l'avions prévu, nous avons eu beaucoup de monde, l'absence des gueugnonnais a été cependant très remarquée à Digoin. " Nous sommes pour le maintien de notre intersyndicale, car ici, ça marche bien comme ça et nous ne voulons surtout rien casser ". et d'ajouter : " n'oublions pas que nous ne sommes pas le syndicat majoritaire dans la boîte ". Actuellement la direction campe sur sa décision de fermeture, arrêtée à la date du 16 janvier 2017, et ne veut rien discuter. D'après la direction, la délocalisation devrait se faire au Portugal ou en Pologne. Selon les syndicalistes portugais eux nous disent qu'ils ne souhaitent pas du tout, produire ce qui se fait chez nous en France, ils ont déjà un recours très important à l'intérim d'une part et que d'autre part ils ne voient pas comment ils pourraient produire plus, sachant qu'actuellement ils sont à environ 120% de leur capacité de production avec tous les risques inhérents que celà implique (burn-out,Troubles Musculo- Squelettiques...) et qu'ils sont à fond et au taquet. Par ailleurs nous savons que GEBERIT aurait pris des engagements avec la ville de Digoin, pour restituer le terrain du site d'ALLIA à la ville, tout nettoyé propre, prenant à sa charge la démolition et la dépollution du site afin que celà ne se transforme pas en une friche industrielle. Pour un observateur extérieur, la lutte des salariés d'ALLIA peut paraître très atypique et ce pour deux raisons :
- L'intersyndicale fonctionne plutôt bien, ce qui peut paraître surprenant au premier abord
- Le nombre de femmes qui sont engagées dans la défense de leur travail au sein d'un grand groupe industriel comme celui-ci est également à prendre en considération, car plutôt rare.
Les capitalistes suisses se fichent pas mal de fermer deux sites importants du groupe, avec à la clef 177 licenciements à Digoin et 86 à la Villeneuve au Chêne. Pour GEBERIT, leur seul souci étant de faire toujours plus de profit. Là encore on assiste en direct à un crime social sans aucune sanction pour les fautifs.
AZEROS