9 Mars 2018
Non à la sélection sociale, à l'individualisation et à la mise en concurrence !
Oui au droit à l'éducation et à la réussite pour tous !
Avec le train infernal : réforme du Bac, Plan étudiants et Parcoursup 2018 à l'Université, projet de réforme de l'Apprentissage, la locomotive Macron, son gouvernement et le MEDEF au charbon, préparent une société de concurrence généralisée.
Une politique au service du patronat
Ces réformes globales doivent se comprendre en parfaite continuité avec ce qui se met en place en amont avec le « Livret scolaire unique numérique » de la primaire à la 3ème et en aval avec les réformes en cours. Elles tentent de mettre en conformité le monde du salariat organisé par la Loi Travail, récemment adoptée, avec le modèle de société néolibérale qu'on veut nous imposer, conforme aux besoins du capital financier...
Privés de diplômes et qualifications communes, soumis à la menace du chômage, les salariés de demain seront isolés face au patronat. Chacun pour soi et tous contre tous...
Une sélection précoce et inégalitaire au Lycée qui ne dit pas son nom
Le nouveau bac et l'organisation du lycée qui en découle, va casser les repères nationaux ; à chaque lycéen son parcours, construit avec des modules choisis dès la classe de seconde, à chaque établissement son baccalauréat, avec un poids du contrôle continu considérablement renforcé, à chaque quartier et chaque région sa carte de formation sur laquelle le patronat local pèse de tout son poids.
La mise en place d'un lycée modulaire dès le deuxième semestre de la seconde, avec un système de matières majeures et mineures démultiplie les parcours et instaure un lycée à la carte...
Le diplôme cesse d'être reconnu comme qualification, il n'est plus suffisant pour entrer à l'université.
Ce qui comptera pour obtenir la formation de son choix, c'est le profil individuel du candidat, sa correspondance avec les fameux « attendus », les filières de licence dites en tension, pourront refuser les demandes au vu des dossiers des élèves et de ces critères qui rejettent à priori certains profils de lycéens. Ce projet organise la relégation de nombreux bacheliers jugés inaptes à poursuivre des études à l'université.
Avec ce projet de loi, le gouvernement refuse d'assumer financièrement la démocratisation des études supérieures et s'en prend aux élèves issu.e.s des milieux populaires en visant plus particulièrement les bacs pros et techno, alors même que les places en IUT et STS sont particulièrement insuffisantes pour ces élèves.
Le tri social à l'Université
1,6 million d'étudiants dont 55% d'étudiantes
11% la part d'enfants d'ouvriers et 30% la part d'enfants de cadres à l'Université
110 000 étudiants nouveaux dans les 5 dernières années et une baisse de 10% du budget par étudiant et 40 000 étudiants supplémentaires à la rentrée prochaine...
Face à cette arrivée massive et heureuse de nouveaux étudiants dans l'enseignement supérieur, le gouvernement fait le choix du tri social au lieu d'une politique égalitaire de formation et d'orientation qui puisse répondre aux besoins de l'ensemble de la société. IL répond à la pénurie de places par des recettes libérales dans le prolongement des contre-réformes précédentes qui en donnant leur autonomie aux universités visaient à les mettre en concurrence comme de simples entreprises.
La réforme ouvre de nouvelles perspectives au marchand d'éducation, plus la formation s'individualise, plus les officines privées prospèrent.Par ailleurs en surchargeant les universités de tâches nouvelles, sans leur donner les moyens correspondants, le gouvernement prépare les esprits à une nécessaire augmentation des droits d'inscription, modulée bien sûr en fonction du prestige des universités, ouvrant la voie pour les banques au développement du crédit étudiant...
La réforme de l'apprentissage, des mesures dangereuses pour l'avenir des jeunes
Depuis 10 ans les politiques volontaristes de développement de l'apprentissage n'ont fait qu'accentuer le chômage et accroître le nombre de jeunes sans solution d'emploi ni de formation et pourtant le gouvernement persiste avec ses « 20 mesures
concrètes pour transformer l'apprentissage en France » en renforçant des dispositifs inopérants et inefficaces.
Par ce choix la réforme envisagée dévalorise à nouveau la voie professionnelle publique alors que celle-ci sécurise la formation des jeunes sans discrimination, sans sélection, avec des taux de ruptures nettement moindres qu'en apprentissage et permet chaque année de valider par un diplôme le premier niveau de qualification obtenu par 205 000 jeunes.
L'implantation d'une Unité de Formation d'Apprentis (UFA) dans chaque Lycée Pro va instaurer une mise en concurrence brutale entre le voies de formation et entre les filières dans les établissements, au détriment des conditions de travail des enseignants et les conditions d'étude des jeunes.
Le gouvernement répond favorablement au MEDEF qui exige de pouvoir embaucher des apprenti.e.s tout au long de l'année, ce choix implique des entrées/sorties en formation à tout moment qui désorganiseront les enseignements et les examens...
Avec le développement des « Campus des Métiers » pour favoriser les allers/retours entre LP et CFA, de telles « vitrines aboutiront à une concurrence entre les établissements dont certains pourront être siphonnés de leurs moyens et de leur public. En outre, ces campus sont créés principalement pour répondre aux besoins économiques locaux, sans se préoccuper vraiment des attentes des jeunes et de leurs familles.
C'est dans ce contexte que se situe la fermeture programmée de la Section Menuiserie au Lycée Professionnel Astier de Paray le Monial, cette menace
a déclenché une importante mobilisation des lycéens, des professeurs et des parents d'élèves de cet établissement.
La réglementation des conditions de travail des apprentis sera revue pour déroger aux 35 heures alors qu'ils sont déjà 80 fois plus exposés aux accidents du travail que leurs camarades de lycée professionnel.
La réforme annoncée de la voie professionnelle amoindrit toujours plus le service public d'éducation, elle étend également la précarité en encourageant l'apprentissage et en ajustant les filières au bassin d'emploi en conformité avec les besoins des organisations patronales en main d'oeuvre bon marché, voire gratuite.
Valoriser la voie professionnelle initiale consiste à renforcer les savoirs professionnels et généraux ainsi que les dispositifs qui permettent de mieux préparer les jeunes à appréhender leur métier, c'est ce service public de la formation professionnelle, doté de nouveaux moyens, qui offre un meilleur accès au diplôme et et contribue davantage à éviter les sorties sans qualification.
Une autre politique est possible
Nous avons besoin d'une école plus ambitieuse, une scolarité prolongée jusqu'au baccalauréat, structurée par des disciplines cohérentes, valorisant aussi bien la culture scientifique que les cultures littéraires, techniques ou professionnelles, artistiques, sportives, préparant tous les élèves aux études supérieures.
Nous avons besoin d'une école de l'égalité avec un grand service public national construisant une culture générale et technologique communes à tous les citoyens de demain, garantissant qu'une formation débouche sur une qualification égale.
Nous avons besoin d'une école qui libère les aspirations de la jeunesse, pas des initiatives privées de marchands de réussite, mais une école au service de l'épanouissement personnel de toutes et tous, d'une participation éclairée à la vie collective, d'une maîtrise du travail permettant de le mettre au service de l'intérêt commun
Nous avons besoin pour ce faire d'un budget à la hauteur de ces ambitions, en consacrant 2% du PIB à l'enseignement supérieur dont les dépenses seraient sorties du calcul des déficits publics. Il est bien plus utile de recruter et former des enseignants et des personnels de l'éducation que de supprimer l'ISF (3 milliards de baisse), faire des cadeaux aux grandes entreprises (20 milliards) ou augmenter encore le budget militaire (qui s'élève à 34 milliards en 2018), à rapporter aux 2 milliards nécessaires pour rattraper le retard pris à l'université, alors que Macron ne budgétise qu'1 milliard pour tout le quinquennat...L'argent existe et les moyens pour une autre politique peuvent et doivent être mobilisés.
Construire la mobilisation
A cette stratégie du choc qui espère neutraliser les résistances, nous devons opposer la volonté collective d'assumer pleinement l'affrontement qui vient, en réunissant étudiant.e.s, lycéen.ne.s, parents d'élèves et personnels de l'éducation, pour faire reculer le gouvernement et ses ministres J. Michel BLANQUER (ex directeur de l'Enseignement primaire), Frédérique VIDAL (la Monégasque), Muriel PENICAUD (ex patronne de Danone), associés dans le même combat anti social...
Les propositions que le Parti Communiste Français et ses élus
portent dans les luttes qui s'organisent partout, en ce moment, dans le pays, vont dans ce sens, pour battre en brèche cette pluie de réformes réactionnaires.
BLANQUER ça rime avec GALERE mais aussi avec COLERE !