16 Juin 2018
� Financer le capital avec l'argent des pauvres, c'est la ligne que l'Etat a choisie. Pour nous communistes, le partage des richesses est la seule ligne qui pourrait engager la France sur la voie du progrès !
POUR LES PAUVRES, MACRON,
C'EST THATCHER ET SARKOZY REUNIS...
Il ose tout. Par mépris de classe. Emmanuel Macron reprend la fable de «l'assistanat». A la vue de la vidéo postée ce mercredi matin par les services de l’Elysée, où on le voit réfléchir à haute voix à son futur discours sur notre politique sociale, difficile ne pas être saisi par un sentiment de sidération et d’indignation. Ainsi, la France met «trop de pognon» dans le social. Outre la vulgarité, la preuve serait imparable: tout cet argent ne sert pas à grand-chose, puisque «les gens pauvres restent pauvres». Mais personne à ce jour, aucun homme politique, aucun responsable d’association, aucun acteur de terrain n’a osé soutenir que les minima sociaux étaient de nature à permettre aux pauvres de quitter leur condition. On ne sort pas de la misère avec 550,93 euros par mois (le montant du RSA pour une personne seule). On survit. On évite de sombrer. Tous les acteurs sociaux répètent la même chose: ces minima sociaux sont indispensables mais certainement pas suffisants. Mais le président va plus loin: il faudrait dorénavant «responsabiliser les pauvres». Derrière ce terme, chéri par la droite la plus libérale, Macron prend le risque de légitimer ce poison du fameux «assistanat» des plus démunis. Honte à lui. Les 9 millions de pauvres savent à quoi s'attendre...
Jean-Emmanuel Ducoin, journaliste à L'Humanité