5 Août 2018
Entreprise-France ou Start-up nation et contre-mouvement réactionnaire
Emmanuel Macron ne cache plus servir l’intérêt du 1% d’en-haut d’abord, avec l’intérêt général réduit à la portion congrue !
Les « premiers de cordées » ramassent beaucoup et les miettes restent pour l’intérêt général de l’Entreprise-France ou de la Start-up nation. Le slogan condense-t-il une évolution ?
Emmanuel Macron ne cache plus servir l’intérêt du 1% d’en-haut d’abord, avec l’intérêt général réduit à la portion congrue : Si cette assertion n’est pas qu’ idéologique mais susceptible d’être avérée, alors la République n’est qu’un cache-sexe ! Pas de République en effet sans cohésion sociale réalisée sur un resserrement des inégalités, sur de meilleurs droits de toutes catégories, sur des rapports sociaux moins durs, etc. La République qui instrumentalise les succès du foot pour la cohésion sociale n’est qu’artifice qui ne trompe que celles et ceux qui se mettent la tête dans le sable. Et la République qui sous-pénalise les collaborateurs d’en-haut et sur-pénalisent les « petites gens », les syndicalistes et autres « solidaires des migrants » n’en est pas une !
XX
Cela fait longtemps que les élites de toute catégorie, de tout secteur, participent avec des contradictions parfois mais néanmoins activement aux politiques de libéralisation (ouverture à la concurrence), de privatisation, de marchandisation et de soumission de quasiment tout aux diktats du profit, de la rentabilité de la finance.
Quelle grande entreprise nationale n’a pas été, depuis 1983 (35 ans), dans le collimateur de la pseudo-modernisation destructrice (thanatos), quel service public aussi ? On se souvient des plus importantes : Air France, EDF, GDF, France Télécom et aujourd’hui la SNCF. Les méthodes ont pu varier, prendre plus ou moins de temps mais in fine ce sont les intérêts du capital tant national (d’abord) qu’extra-national (ensuite) qui en a profité .
Le peuple-classe n’avait rien à gagner de ces privatisations ou libéralisations : montée des prix, fin des péréquations tarifaires, moindre accès aux services, usager transformé en client (solvabilité nécessaire), montée de l’opacité des prix, etc, etc . Les restructurations avec les réductions massives et souvent brutales des effectifs de travailleurs ou de fonctionnaires ont généré aussi beaucoup de souffrance sociale, un binôme devenu objet d’étude . Pour ce « sale-boulot » il faut payer chèrement : il y a donc eu des rémunérations de plus en plus élevées pour les « casseurs du social » !
Evidemment certaines catégories professionnelles - comme les professions libérales (avocats, médecins, etc) et les cadres supérieurs (DRH, banques, communicants, techniques) - furent moins frappées par ces politiques. Cette petite-bourgeoisie aisée - dans les 5% d’en-haut - a pu constituer globalement le groupe social d’appui de l’oligarchie et de la classe dominante.
Certains d’entre-eux ont pratiqué sans problème le pantouflage dans les deux sens : public à privé et retour . Emmanuel Macron a lui aussi pantouflé du pouvoir privé au pouvoir public.
Le bloc social d’appui, au sens gramscien, est évidemment plus large mais à partir d’autres critères plus idéologiques : instrumentalisation de contre-valeurs réactionnaires de tous ordre par exemple ou diffusion massive de divertissements portant du vide, de « l’insignifiance du monde ». La « droitisation » s’est réalisée avec l’énorme impact des grands appareils d’influence idéologique. La consommation de masse a appuyé tout cela.
Dans ce processus de destruction sociale le rôle de l’oligarchie de l’Union européenne est aussi très important.