6 Octobre 2018
« Un peuple et son roi », le quatrième film de Pierre Schoeller, sept ans après « L'Exercice de l'État »
Enfin un film sur la Révolution française qui glorifie les patriotes qui ont pris la Bastille et justifie la mort du roi, acte de rupture du peuple avec la monarchie. Tout au long des séquences, le peuple, et en avant-garde, les femmes jouent premiers rôles.
Si Robespierre, Saint-Just, et surtout Marat interviennent à la tribune des Assemblées, c'est pour appeler les députés à répondre aux attentes populaires et non pas pour guider les masses. Par ailleurs, qui mieux que le député Barnave, représentant de la grande bourgeoisie appelant à mettre un terme à la Révolution, donne à celle-ci un sens de classe ?
Au cœur du film, deux jeunes, un garçon et une fille, l'oncle de l'un d'eux - Olivier Gourmet - participent aux journées révolutionnaires parmi la foule des sans-culottes, le peuple en armes.
Face à la foule patriote, la Cour, et son roi qui, avec La Fayette, font tirer sur le peuple, puis la trahison de Louis XVI, la fuite à Varennes, sa rupture avec la Nation. La mort publique du souverain rompt la chaîne qui l'unissait au peuple...
Telle est ma vision politique du film.
L'œuvre se veut à la fois réaliste et lyrique, tel un opéra shakespearien. Plein de bruit et de fureur, il m'évoque La "Reine Margot" de Patrice Chéreau, et le sang répandu sur la toile.
Si les personnages (Louis XVI, Robespierre, Saint-Just...) ne sont en aucune manière ressemblants, les paroles qu'ils prononcent sont historiquement exactes.
C'est un film politique dans son illustration de l'histoire, et de ce fait, il est nécessaire d'aller le voir et d'inciter le plus grand nombre de personnes d'en faire autant. D'urgence, car le peu de publicité faite à "Un peuple et son roi" laisse augurer un passage rapide de ce film sur nos écrans.
Raison de plus pour s'y précipiter...