Dans un article pour Atlantico, le spécialiste d'histoire politique contemporaine Edouard Husson a qualifié de «paradoxale» la déclaration faite par Emmanuel Macron le 6 novembre à Verdun.
«On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d'avoir une vraie armée européenne face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu'elle pouvait être menaçante», a alors lancé le Président français.
«Cinq millions de morts, civils et militaires, pendant la Première Guerre mondiale; 27 millions de morts, civils et militaires, entre 1941 et 1945. Tel est le tribut payé par l'Empire des tsars puis l'Union soviétique à la défense de la liberté en Europe», a-t-il rappelé.
M.Husson estime que les propos du Président français sont d'autant plus surprenants qu'ils ont été tenus quelques jours avant la visite de Vladimir Poutine en France.
«Quels que soient les griefs que l'on puisse avoir vis-à-vis de la Russie actuelle ou de son gouvernement, est-ce le moment de mettre en avant des contentieux ou bien de se rappeler ce qui nous rapproche?» se demande-t-il.
De plus, il indique que la sécurité européenne ne peut pas être «anti-russe».
«Sans une entente avec la Russie, comment pouvons-nous sérieusement penser placer le continent européen en situation d'équilibre avec l'Asie? Comment pouvons-nous prétendre, en 2018, combattre sérieusement l'islamisme et ses milices sans une coopération étroite avec Moscou?» ajoute-t-il.