5 Décembre 2018
Au même moment où le 1er ministre manoeuvrait en recul avec le report des taxes sur les carburants à 6 mois tout en refusant une revalorisation du SMIC, il faisait voter par sa majorité à l’assemblée nationale un allégement des cotisations sociales pour les patrons : un nouveau cadeau de 40 milliards aux plus riches pour 2018 et 2019 !
De quoi relancer très activement la colère des français qu'exprime actuellement les syndicats et les gilets jaunes.
Dans un article paru dans la matinée, l’Humanité affirme que le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et le CITS (crédit d’impôt sur la taxe des salaires) viennent d’être reconduit à hauteur de 20 milliards pour l’année 2019 par l’Assemblée nationale. C’est-à-dire des cadeaux au patronat revus encore à la hausse.
Mais ce n’est pas tout, ce qui a été voté c’est surtout la transformation de ces crédits en une baisse des cotisations patronales pérennes concernant l’assurance maladie. Cette baisse des charges patronales va s’effectuer en deux temps : à compter du 1er janvier elles baisseront de 6 points pour les rémunérations représentant jusqu’à 2,5 fois le SMIC, et ces allégements seront renforcés à hauteur de 4 points partir du 1er octobre pour les salaires équivalent à 1 SMIC.
Une mesure qui va coûter quelques autres 20 milliards d’euros à l’État… Et pour combler ce « trou », c’est tout-vu ! Cela passera d’abord un transfert d’une partie de la TVA à la sécurité sociale, la TVA étant l’emblème de l’injustice des impôts indirects s’appliquant de la même manière aux smicards qu’aux millionnaires. Cela passe aussi par la « fameuse » hausse de la CSG attaquant de plein fouet les retraités. À côté de ça, c’est plus généralement une casse de la sécurité sociale, qui est depuis de longue date prévue par le gouvernement, qui veut détruire ce système de solidarité.
Alors que le mouvement des Gilets Jaunes se radicalise de jour en jour, que les luttes se multiplient dans les entreprises avec une nouvelle journée d'action le 14 décembre sur les salaires initiée par la CGT, le gouvernement propose quelques mesurettes bien loin des revendications du mouvement, et l’Assemblée nationale fait un joli cadeau au patronat qui ne peut que jeter de l’huile sur le feu. Une mesure dans la droite lignée de la politique appliquée jusque là par Macron et par ses prédécesseurs, puisque c’est bien Hollande qui avait mis en place le CICE.
Si c’est aussi un moyen de faire du pied aux petits patrons se joignant aux gilets jaunes, il faut réaffirmer que ces mesures n’avantagent que le grand patronat, il n’y a qu’à voir les 744 millions que Carrefour avait obtenus par le CICE, en supprimant par la suite des milliers d’emplois.
Au contraire, comme le proposent les communistes, c’est bien en reprenant l’argent extorqué par le grand patronat que pourra être financés la sécurité sociale et plus largement des services publiques de qualité !
En rétablissant l’ISF, en mettant en place une fiscalité réellement progressive beaucoup plus fortes sur les grandes fortunes, et en supprimant tous ces impôts indirects profondément injustes, comme la TVA et autres taxes sur les carburants.
Voilà ce qui est au coeur de toutes les mobilisations dans les entreprises, dans les cités populaires.
C'est ce mouvement qu'il faut faire grandir dans les heures et jours à venir pour gagner, car comme le dit fort bien Raymond Soubie (ancien conseiller de N. Sarkozy) : "II y a danger de crise politique grave s'il y a conjonction des luttes dans les entreprises sur les salaires et le mouvement dans gilets jaunes qui exprime la colère des français sur la question du pouvoir d'achat! "