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IAN BROSSAT CREVE L'ECRAN ?

Europe : Au premier débat télévisé sur France 2 : Ian Brossat crève l'écran !

Europe : Au premier débat télévisé sur France 2 : Ian Brossat crève l'écran !

Les douze têtes de liste pour les Européennes ont terminé très tard leur premier débat télévisé avec l'intervention terminale de Ian Brossat tête de liste du Parti Communiste. Douze conclusions qui se suivent, selon le tirage au sort, après trois heures d'échanges.

Comme l'a fait remarquer avec pertinence Ian Brossat, aborder "le travail" quand les gens vont se coucher après plus d'une heure passée sur l'immigration et le Brexit, c'est pas très mobilisateur !

Les journalistes avaient organisé ce débat à partir de ces deux thèmes déconnectés des priorités des citoyens. C'était étrange de voir les candidats s'affronter sur l'immigration et les frontières alors qu'une majorité des Français sont en attente de réponses sur l'emploi, le pouvoir d'achat, la transition écologique, le fonctionnement de l'Europe, la démocratie, le rôle et les pouvoirs du Parlement Européen. De ce fait beaucoup de thèmes sont passés à la trappe ou ont été traités superficiellement.

Ce qui ressort très nettement, c'est que cette élection ne se résume pas à un duel entre les partisans du "plus d'Europe" en aggravant tout (Macron) ce que rejettent les peuples à la lumière de leur expérience de 30 ans de libéralisme et de domination des marchés financiers et de l'autre les partisans de la sortie de l'Europe, les nationalistes et souverainistes.

Pourtant, Mme Loiseau, la représentante "macroniste" et les représentants de l'extrême droite et des nationalistes, ont bien essayé de créer la cacophonie en s'invectivant et en tentant de reproduire le 2ème tour de la présidentielle de 2017. Cela a fait "flop" du d'une part à la faiblesse des arguments de la représentante d'En Marche très effacée et d'autre part au rabâchage des thèmes connus sur la sortie de l'Europe chez les seconds.

Mais surtout parce que sur chaque thème abordé, le candidat du parti communiste prenait de la hauteur et ramenait le débat sur le fond.  Il fut cinglant et très clair quand il s'offusqua de voir "Juncker, le président de la Commission européenne, gagner 32 000 euros et demander aux Etats membres de ne pas augmenter les salaires !

Lagarde, le représentant des centristes de droite, fut quant à lui totalement aligné sur les thèses de "plus d'Europe" de Macron.

D'un autre côté, les anciens et nouveaux "socialistes" s'affrontaient, essayant de faire apparaitre leurs capacités à capter l'électorat socialiste en déshérence suite à la quasi disparition des sociaux libéraux recycler par Macron. De la représentante de FI à Glucksmann, en passant par Hamon, les propos étaient pauvres en propositions et idées nouvelles, jamais ils ne réussirent à effacer leur responsabilité d'avoir soutenu les traités européens qui ont placé la France et l'UE sous la domination des marchés financiers et des multinationales conduisant au rejet actuel de l'Europe.

Ian Brossat a pu ainsi affirmer que seul le parti communiste s'était prononcé contre tous les traités européens.  De Maastricht à celui de Lisbonne, jamais les communistes n'ont trahi leur engagement et d'insister sur la cohérence de leurs positions et propositions.

Benoît Hamon a réussi tout de même à faire une proposition en voulant faire de l’IVG une condition d’entrée future dans l’Union européenne en affirmant qu'il n'était pas contre un élargissement de celle-ci et Jean-Christophe Lagarde a proposé de créer un livret E d’épargne pour financer des projets de défense de l’environnement, mais sans toucher au capital !

Très discret, François-Xavier Bellamy n'a fait que répéter les figures imposées de la droite et Yannick Jadot a tenté de verdir son discours sans faire oublier qu'en tant qu'élu européen, il avait participé à la mise en oeuvre des traités européens qu'il continue de défendre et qui sont pourtant incompatibles avec le progrès social et l'exigence de la transition écologique. Tel est le paradoxe des Verts qui ne feront pas longtemps illusion.

Avec cinq candidats de gauche se réclamant de l’écologie politique d’un côté et quatre candidats nationaliste de l’autre, on a surtout assisté à deux débats parallèles. Le jeu consistait à attaquer son adversaire le plus dangereux pour sa part de marché électoral. A droite, le candidat du Frexit, François Asselineau a eu beau jeu de dénoncer un Rassemblement national qui siège «depuis plus de 35 ans au Parlement européen» visant autant la tête de liste du RN que Florian Philippot, élu il y a 5 ans sous l'étiquette FN.

A gauche, Manon Aubry très effacée eut un mal fou à émerger et à sortir d'un discours stéréotypé. Elle a surtout cherché à plomber Yannick Jadot . Raphaël Glucksmann, dernier arrivé sur la scène "socialiste" est surtout accusé de se servir dans les programmes européens des Verts ou de Hamon.

Tout juste sortie du gouvernement, la candidate "macroniste" n'a pas fait la maille politique. Si elle apparait maîtriser les questions techniques, elle s'est faite par contre envoyer dans les cordes sur la loi Asile et immigration adoptée l’an dernier en France et sur le refus de Macron d’accueillir les navires humanitaires venant en aide aux migrants en Méditerranée. Au final elle n'aura pas convaincu et n'apparait pas en mesure de renverser la chute de Macron au plan politique.

«J’ai honte» fut l'interpellation de Glucksmann, et «Vous devriez regarder vos pompes»intima Ian Brossat à Nathalie Loiseau. La tête de liste communiste fut le seul à crever l’écran en particulier quand il montra clairement la responsabilité des plus riches dans la dégradation de l'environnement : "La pollution est un crime. 50 000 morts par an en France, 600 000 morts au niveau de l'Union Européenne. Qui est le coupable ? Pas l'ouvrier qui utilise sa voiture diesel. Mais les ménages les plus riches, qui polluent 40 fois plus que les plus modestes." .

Dans cet exercice électoral, le dirigeant communiste a excellé, parlant concret et plaçant les meilleurs "punchlines" de la soirée. Alors que tout le monde sur le plateau s’accorde pour dénoncer le poids inadmissibles des lobbys à Bruxelles et au parlement de Strasbourg, Ian Brossat eut une formule choc compris de tous : «Un commissaire européen au climat venant d’un groupe pétrolier, c’est comme confier à Dracula le camion du don du sang».

Dès hier au soir et ce matin, les observateurs et journalistes s'accordaient à reconnaitre que Ian Brossat avait crevé l'écran et marqué des points. Il a démontré qu'il a eu raison avec ses camarades de se mobiliser pour être présent dans ce débat. Les organisateurs du débat avaient mesuré le danger, ils ne s'étaient pas trompé.  Il fut le seul à être au-dessus du lot comme en témoignent plusieurs sondages en ligne.

Ian Brossat peut bousculer toute la gauche ! Espérons le.

 

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