20 Octobre 2019
Le taux de pauvreté a grimpé de 0,2 point à 14,3 % l'an passé, a indiqué ce mercredi l'Insee. En 2018, 9,1 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté. L'indice de Gini, qui mesure les inégalités, a connu sa plus forte progression depuis 2010.
C'est une mauvaise nouvelle. Selon une première estimation de l'Insee publiée ce mercredi, la pauvreté a fortement augmenté en France l'an passé. Le taux de pauvreté a grimpé de 0,6 point, 14,7 % de la population française étant considérée comme pauvre à la fin 2018, un niveau au plus haut depuis la fin des années 1970. Il s'agit des personnes dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian (1.050 euros par mois environ pour une personne seule). Concrètement, 400.000 personnes environ ont basculé l'an passé dans la pauvreté. Celle-ci concernait 9,3 millions de Français.
Autre mauvaise nouvelle pour le gouvernement, c'est que, parallèlement à cette hausse, les inégalités ont aussi augmenté. L'indice de Gini, qui mesure les inégalités, aurait connu en 2018 sa plus forte progression depuis 2010, selon l'Insee. Cela s'explique d'abord par la hausse de 60 % des dividendes perçus par les ménages après la mise en place du prélèvement forfaitaire unique qui abaisse la fiscalité de certains revenus du patrimoine. Ces revenus concernent quasiment exclusivement les Français les plus aisés.
Ensuite, les mesures fiscales et sociales, telles que la baisse de la taxe d'habitation, la suppression des cotisations chômage et maladie et l'extension du crédit d'impôt pour l'emploi de salariés à domicile aux retraités, bénéficient davantage aux classes moyennes qu'aux pauvres. Enfin, « la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) en 2018 aurait eu un effet à la hausse sur les indicateurs d'inégalités par rapport à une situation sans réforme », selon l'Insee. Voilà pourquoi, malgré une croissance du PIB de 1,4 % et 240.000 créations d'emplois, les inégalités et la pauvreté auraient augmenté en 2018.