Retraite. Qu'est-ce que ce nouveau PER prévu par la loi PACTE?
Quelques banquiers et assureurs ont sabré le champagne après le lancement le 1er octobre dernier d’un nouveau produit d’épargne retraite (PER), inscrit dans la loi PACTE, ce fourre-tout de mesures ultralibérales, voté en début de mandat par le Parlement.
Ce nouveau produit d’épargne financier est censé doper les marchés de capitaux et préparer leur unification à l’échelle européenne. Jusqu’ici l’épargne retraite était freinée en France par la puissance et l’efficacité de notre système solidaire par répartition. Les contre-réformes successives depuis 1993 n’étaient en effet pas parvenues à saper les bases de l’édifice. C’est ce à quoi s’emploient désormais M. Macron et son gouvernement, en lien avec les institutions financières.
Ainsi, Les Echos le disent sans fard dans un article intitulé «Et si la retraite par capitalisation décollait enfin», publié le jour de lancement du PER.
«Le décollage de l’épargne retraite dépendra également du point d’atterrissage de la réforme des retraites elle-même, dont les contours sont encore bien flous.» écrit l’éditorialiste.
Il poursuit : «Si elle devait reprendre les préconisations du rapport Delevoye, les actifs les mieux payés pourraient ainsi se trouver pénalisés et contraints de se tourner vers la retraite par capitalisation pour éviter une trop forte chute de leur taux de remplacement.»
Conclusion : «Les débats à venir pourraient accélérer les prises de conscience sur l’intérêt de se constituer un pécule complémentaire». «Tout semble en tout cas réuni pour que l’épargne retraite par capitalisation décolle enfin» s’enthousiasme le journal des marchés !
Preuve est déjà faite que la futur contre-réforme baissera considérablement les pensions et allongera tout aussi considérablement l’âge de départ.
Traduction : on travaillera plus pour gagner moins. Mais voilà que la mèche est vendue : ce sacrifice permettra « en même temps » de développer une retraite par capitalisation tant espérée par les marchés financiers.
Cette offensive du capital sur notre système de retraites se double d’un cynisme absolu du chef de l’État qui a osé nier en public la pénibilité du travail pour justifier sa non prise en compte dans le calcul des pensions.
Ceci à quelques jours du suicide d’une cheffe d’établissement scolaire et alors que tant de souffrances s’exprime dans le monde du travail.