7 Octobre 2019
Alors que la réforme des retraites prévoit un système par points, Philippe Martinez l’accuse d’appauvrir les séniors. Le secrétaire général de la CGT a donné l’exemple de la Suède sur France Inter jeudi 3 octobre : "Il y a un pays où il y a un système de retraites à point, la Suède. En France, 7,5% des personnes de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté. En Suède […] c’est 15 %, le double".
En France, le taux de pauvreté est effectivement de 7,5% dans la tranche d’âge 65-74 ans et de 7,9% pour les plus de 75 ans, selon l'Insee. Il s’agit du taux le plus bas d'Europe. Le taux de pauvreté des seniors est également le plus faible de toutes les tranches d'âges de la population française.
Pour la Suède, le taux de pauvreté était de 14,7% en 2017, selon Eurostat, pratiquement le double de la France, comme l’affirme Philippe Martinez. Ce pays est passé à la retraite par points en 1998 car son système était menacé de faillite. Un consensus politique s’était alors dégagé en faveur de cette mutation.
Désormais, les Suédois vivent dans un système unifié, qui assure les mêmes droits pour tous, en fonction du temps travaillé. Il n’y a plus de régimes spéciaux. Dans ce régime, toute la carrière compte pour le calcul des pensions, et non pas les meilleures années de salaires. Conséquences, les carrières hachées ainsi que travail à temps partiel sont pénalisés. Logiquement, les pensions s’en trouvent amaigries.
D'autant que le système suédois s'autorégule grâce à un mécanisme automatique d'équilibre que l‘on peut résumer ainsi : si les cotisations ne rapportent pas assez, les pensions peuvent diminuer. C'est déjà arrivé. En 2017, l'ancien Premier ministre suédois Göran Persson avait lui-même reconnu : "Nous avons le meilleur système de retraite au monde, avec le seul petit défaut qu’il donne des pensions trop basses."