30 Avril 2020
Malgré leur lutte engagée depuis 5 mois, (les hospitaliers manifestent en masse en juin 2019), la ministre Buzyn maintient le cap fixé par le gouvernement. Face à 80 services en grève, elle doit dans l'urgence annoncer des mesures : le lancement d’une mission de refondation des d’urgences mais pas de lits, pas d’embauches, pas de revalorisations salariales. La colère des soignants monte alors d’un cran. Des médecins se mobilisent, certains démissionnent de leurs fonctions administratives. Petit à petit, l’ensemble des professions de santé se mobilisent, jusqu’aux internes et doyens des universités.
Le 14 novembre 2019 une nouvelle grande journée de lutte a lieu pour s'opposer au projet de budget 2020 de la Sécu qui ne prévoit pas de changement d’orientation pour enrayer la crise. L’austérité se poursuit. À Paris, 10 000 personnels de santé défilent ensemble, toutes professions confondues. Plus de 200 services d’urgence participent alors au mouvement de grève, malgré des réquisitions
La force du mouvement conduit Emmanuel Macron à annoncer un plan d’urgence. Mais il est de la même veine provocatrice, quelques miettes supplémentaires, une reprise partielle des dettes des hôpitaux, un peu de saupoudrage budgétaire, mais toujours pas de recrutements et toujours pas d’ouvertures de lits pour compenser les 100 000 perdus en 20 ans. S'expriment encore plus fortement les exigences de la création de 100 000 emplois dans les hôpitaux publics, l'arrêt immédiat des fermetures et restructurations et des augmentations de salaires.
La mobilisation se poursuit en même temps que celle contre la contre réforme des retraites. Ainsi le 14 février, le jour où la France connait son premier mort lié au COVID 19, un touriste chinois, les hospitaliers et personnels de santé agissent et manifestent.
Aujourd’hui mobilisés pour combattre le virus COVID 19, soigner et sauver les dizaines de milliers de personnes infectées, ils remplissent avec courage leurs missions dans des conditions détestables qui ont pour causes la politique d'austérité et la casse des services publics. La question des moyens n’est toujours pas résolue, pire les fermetures de lits se poursuivent comme à Nancy où à l'hôpital du Vinatier à Bron dans la banlieue lyonnaise Alors les luttes ont repris avec l'appui des citoyens qui depuis plusieurs semaines, tous les soirs à 20 h, manifestent leur solidarité, expriment leurs exigences sous la forme de banderoles accrochées aux balcons et applaudissent les soignants.
Beaucoup crient « du fric, du fric, pour l’hôpital public ». Un soutien qui tranche avec les louanges hypocrites de l’exécutif.
Cette exigence a été reprise avec la pétition nationale : "Des milliards pour l'hôpital, pas pour le capital" que nous vous invitons à signer. (voir le lien ci-dessous) et déjà signée par 108 000 citoyens.
Face aux dégâts provoqués par le néolibéralisme, les soignants ont décidé d'appeler les soignants, personnels et citoyens à s'engager dans la construction d'un grand mouvement populaire pour changer la logique de gestion de l'Etat, des services publics et de notre système de santé.
C'est l'objet de cette vidéo qui peut peut permettre d'ouvrir des débats citoyens et d'animer des luttes sur le besoin d'une nouvelle logique mise en cohérence avec le triptyque : la réponse aux besoins sociaux, la conquête des moyens pour les satisfaire et un nouveau système de pouvoirs avec des droits nouveaux pour mettre en oeuvre de nouveaux critères de gestion à tous les niveaux dans le public comme dans le privé !