4 Juillet 2021
Cette affiche date de 1980. Elle accompagnait une campagne lancée par le Parti communiste français. La fermeture de Manufrance en avait été l'élément déclencheur. Nous étions alors au début d'une vaste entreprise de restructurations industrielles, qui allait aboutir à la liquidation de pans entiers de notre industrie nationale. C'est, sous le septennat de Giscard d'Estaing et sous couvert de modernité, qu'a débuté la déferlante néo-libérale à l'échelle planétaire.
Dans ce processus destructeur, de grandes entreprises vont disparaître: Thomson, Arcelor, Péchiney, Alsthom, Alcatel... En 40 ans, la part de l'industrie dans notre PIB a reculé de 10 points pour s'établir aujourd'hui à seulement 13,4%. A titre de comparaison, en Allemagne, la part industrielle est à 25,5% et à 19,7% en Italie. La France a subi la plus grande hécatombe de tous les pays du G7.
Conséquence: nous sommes désormais dépendants de l'étranger pour un grand nombre de productions.
La crise sanitaire ne cesse de le révéler. Quand nous avons eu besoin de masques, il a fallu aller les chercher en Chine, puis ce fut la même chose pour les tests. Idem à présent pour les vaccins. Nous avons pourtant sur notre sol le géant Sanofi. Il ne sera en mesure de fournir un sérum qu'à la fin de 2021. Dans ce fiasco national, la suppression, depuis 2007, par ce groupe, de 3000 postes de chercheurs et la réduction des capacités du secteur Recherche et Développement n'y sont pas étrangers. Et Sanofi vient d'annoncer la liquidation de 1700 postes en Europe, dont 1000 en France et 364 en Recherche et Développement.
Et ce n'est pas tout: Pour vacciner, il faut des seringues et des aiguilles. Il nous faut aller les chercher en Inde, en Chine ou en Allemagne car nos capacités de production sont largement insuffisantes.
La crise épidémique aura donc été un révélateur des dégâts causés par 40 années de politique néo-libérale. Si nous nous interrogeons sur le monde d'après, il ne peut être qu'en rupture avec cette logique dévastatrice et passer par une reconquête industrielle sans laquelle il n'y a pas de souveraineté nationale.
Patrice Carvalho
Maire de Thourotte (Oise)
Député communiste de 1997 à 2017