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NOS BANQUES ET LES PARADIS FISCAUX !

14 % des profits des banques dans les paradis fiscaux

14 % des profits des banques dans les paradis fiscaux

Les comptes de 36 grandes banques européennes montrent que 14 % de leurs profits rejoignent toujours les paradis fiscaux.

Les banques Barclays avec 20.7%, Deutsche Bank avec 21.1%, Intesa Sanpaolo avec 24.6%, Standard Chartered avec 29.8%, Montei dei Paschi avec 49.8% et HSBC avec 62.3 % sont les banques européennes les plus utilisatrices des paradis fiscaux. En France BNP Paribas avec 7%, le Crédit Agricole avec 11.5% et la Société Générale avec 13.8% sont les banques les plus utilisatrices.

En 2017 sur la base de l'analyse des comptes de 2015, Oxfam trouvait qu'un quart des bénéfices des banques européennes étaient hébergés dans les paradis fiscaux. Il se confirme aussi que les filiales dans les paradis fiscaux paraissent plus rentables avec des employés peu nombreux et d’une productivité exceptionnelle.

Le vrai problème n'est pas la différence même si cela est important, mais c'est le fait que malgré les enquêtes, études, dénonciations, cette spoliation des Etats se poursuive en toute légalité, alors que d'un autre côté on en appelle à la réduction des dépenses publiques et à l'austérité, comble du paradoxe de nombreux Etats favorisent eux-même l'optimisation fiscale qui permet l'évasion fiscale.

Il faut mettre un terme à un tel scandale. C'est l'objet des négociations internationales en cours.  Elles pourraient aboutir à l’instauration d’un taux d’imposition situé entre 15 % et 25% des profits logés à l’étranger par les multinationales, dont les banques.

Avec un taux de 15% les différents Etats européens récupéreraient 3 à 5 milliards d'€, à un taux de 25%, 10 à 13 milliards d'€ seraient récupérés. Le Royaume-Uni y gagnerait beaucoup compte tenu de la présence importante des banques britanniques dans les paradis fiscaux.

Les frères Bocquet, Alain et Eric, dans leur dernier livre "Milliards en fuite" vont plus loin. Ils estiment que « C’est le moment de tout remettre à plat », en s’attaquant au complexe sujet des mafias et du blanchiment d’argent. « On estime que le trafic de drogue à l’échelle de la planète pourrait représenter 250 à 500 milliards de dollars. Ce volume d’échanges place donc le trafic comme équivalent au PIB d’un pays entre celui classé à la 25e  place, l’Argentine, et celui classé à la 41e  place, le Chili », ­démontrent-ils.

Les deux communistes dénoncent également le rôle des nouvelles technologies dans ce domaine : « La carte “prépayée” en bas de l’échelle et le bitcoin ou autres cryptos pour les barons au sommet, ainsi la boucle du secret est bouclée. Ni vu ni connu de bout en bout. »

Prenant la mesure du problème, ils proposent dans leur livre toute une série de mesures, allant de la suspension des licences d’activités bancaires aux amendes personnalisées, en passant par des peines de prison effectives. Une dernière proposition reprise aussi pour les délinquants en col blanc.

« Quand je vois que Jérôme Cahuzac n’a, au final, passé que deux ans avec un bracelet en Corse, je me dis qu’à sa place j’aurais eu le temps d’écrire un troisième livre », glisse au passage Alain Bocquet. 

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