29 Octobre 2021
Pour sa troisième « rencontre des jours heureux », le candidat du PCF à l’Élysée a détaillé ses propositions pour la sauvegarde de l’environnement. Il souhaite conformer les dépenses écologiques de l’État aux préconisations du Giec.
Sous les arches métalliques de la halle Martenot, dans le centre historique de Rennes (Ille-et-Vilaine), Fabien Roussel a tenu, mercredi 27 octobre, sa troisième édition des « rencontres des jours heureux », dédiée à l’environnement et au climat.
Devant les 400 personnes réunies pour l’occasion, le candidat du PCF à la présidence de la République a détaillé une série de propositions issues de son « pacte pour le climat et l’emploi », d’un montant de 140 milliards d’euros par an, « conformément aux préconisations du Giec ». « Nous sommes dans la décennie du possible », assure le député du Nord, estimant « urgent de rompre avec le système capitaliste, qui, pour gagner encore plus d’argent, exploite les êtres humains mais aussi la Terre ».
Mais « l’écologie ne doit pas se limiter au réchauffement climatique », note Barbara Gomes, porte-parole de la campagne et animatrice de l’événement.
Ce territoire n’a pas été choisi par hasard : de la catastrophe de l’ Erika aux phénomènes des algues vertes, provoqués par l’exploitation porcine intensive, la Bretagne doit faire face à différents enjeux environnementaux, tout en produisant « seulement 17 % de ses besoins énergétiques », déplore l’élu rennais Yannick Nadesan (PCF). Localement, les initiatives, que le candidat n’a pas manqué de saluer, se multiplient.
Développer le fret, rénover les logements
D’ailleurs, en amont de la rencontre, Fabien Roussel s’est notamment rendu sur le barrage de Rophémel. Un ouvrage qui, malgré sa production d’électricité et d’eau potable pour les 500 000 habitants de l’agglomération rennaise, était menacé de fermeture à la suite de l’abandon de la concession par EDF, avant d’être racheté 1 euro symbolique par Eau du bassin rennais.
Une première pour une collectivité en France, qui « permet ainsi de contrôler la production d’une électricité verte, la distribution de l’eau, mais aussi d’agir sur sa tarification sociale », précise Yannick Nadesan, à l’initiative de la démarche.
« Il ne faut pas opposer les énergies vertes et l’énergie nucléaire », assure Fabien Roussel, partisan de l’atome, qui a réaffirmé sa volonté de renationaliser EDF et Engie afin de « retrouver une maîtrise de nos productions à travers un mixte énergétique décarboné et pilotable ».
« Les six scénarios de RTE pour la neutralité carbone en 2050 méritent un grand débat national », estime également le sénateur Pierre Laurent (PCF), présent pour l’occasion.
Mais c’est aussi sur les transports, responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, que le candidat communiste insiste.
Sur le fret d’abord, il met sur la table un plan de 4 milliards d’euros avec pour ambition d’atteindre les 30 % de marchandises transportées sur le rail d’ici à 2030. Un plan qui comprend notamment l’ouverture de 100 lignes « sur le modèle du train des primeurs entre Perpignan et Rungis », détaille Fabien Roussel. Un enjeu de taille pour la Bretagne, d’autant qu’ « aucun port de la région n’est desservi par le rail », relève un syndicaliste CGT, lors de la visite du candidat dans une entreprise de logistique.
« En développant nos activités sur le fret, nous réduisons de 15 000 le nombre de camions sur les routes chaque année », note Matthieu Lahaye, le directeur de l’entreprise, qui opère ainsi entre Rennes et Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône.
Pour autant, Fabien Roussel n’oublie pas la vie quotidienne des Français, l’occasion pour lui de tacler la politique macroniste. « Avez-vous déjà vu un ouvrier acheter une voiture électrique à 50 000 euros grâce à la prime gouvernementale de 3 000 euros ? » ironise un candidat qui ambitionne la revalorisation de cette dernière à hauteur de 10 000 euros, comme l’engagement financier de l’État en faveur des transports en commun gratuits.
Face à la hausse des prix de l’énergie, le secrétaire national du PCF a réitéré son appel à « baisser la TVA », d’autant que cette action dégagerait « des marges pour les entreprises afin d’augmenter les salaires ».
Enfin, le candidat souhaite débloquer 10 milliards d’euros par an pour « financer la construction et la rénovation de 500 000 logements afin d’éradiquer l’ensemble des passoires ». « Les 1 % les plus riches sont responsables de 15 % des émissions de CO2 », glisse Fabien Roussel, qui entend financer l’ensemble de ces mesures « en allant chercher des recettes supplémentaires », notamment en taxant les plus aisés et les multinationales.
Naïm Sakhi Article publié dans l'Humanité