30 Novembre 2021
L'élection présidentielle chilienne de 2021 se déroule les et afin d'élire pour quatre ans le président de la République. Des législatives, des sénatoriales et régionales ont lieu simultanément.
Le président sortant, Sebastián Piñera, ne peut être candidat à sa réélection, la Constitution chilienne interdit les mandats successifs. De plus son nom est apparu dans le scandale des Pandora Papers. Il est soupçonné d'avoir utilisé sa fonction pour défendre ses intérêts d'homme d'affaires, il a échappé de justesse à une procédure de destitution en novembre 2021 grâce au Sénat majoritairement de droite qui lui a sauvé la peau en refusant la destitution approuvée par la chambre des députés.
Pour la présidentielle, le scrutin de dimanche a vu 47.34% des 15 030 963 inscrits participer au vote. (7 115 590). Les résultats de ce 1er tour est le suivant :
1) José Antonio Kast (Extrême droite) avec 1 961 122 voix, 27.91% et 13.04% des inscrits.
2) Gabriel Boric (La gauche radicale) avec 1 814 809 voix, 25.83% et 12.07% des inscrits
3) Franco Parisi (Droite libérale) avec 899 403 voix, 12.80% et 5.9% des inscrits
4) Sebastian Sichel (Coalition de centre droit) avec 898 510 voix, 12.79% et 5.8 % des inscrits
5) Yasna Provoste (Centre gauche) avec 815 558 voix, 11.61% et 5.4% ds inscrits
6) Marco Enriquez Ominami (Parti Progressiste) avec 534 485 voix, 7.61% et 3.5% des inscrits
Le scrutin voit donc les candidats d'extrême droite Kast et de la gauche radicale Boric se qualifient pour le second tour. Pour la première fois depuis 1989, le second tour n'oppose pas des candidats issus des partis de centre droit et de centre gauche traditionnels. Un second tour indécis qui va nécessiter la mobilisation des électeurs afin de ne pas sombrer à nouveau dans "la nuit" et les drames humains avec l'extrême droite.
Ces élections se déroulent encore sous la constitution du dictateur Pinochet qui a établi un laboratoire néolibérale porté par les "Chicago Boys" (économistes chiliens formés à l'université de Chicago dans les années 1970 et fortement influencés par Milton Friedman et Arnold Harberger) et fondé sur la privatisation des biens publics, y compris l'éducation, la santé, les retraites et l'accès à l'eau qui les livre au marché capitaliste sous la domination des multinationales dont nombre sont américaines.
En 2019, devant l'ampleur du mouvement de contestation populaire, les dirigeants de la majorité des partis chiliens signent l'« Accord pour la paix sociale et la nouvelle Constitution » le . Celui ci prévoit une nouvelle Constitution avec la rédaction d'un nouveau texte fondamental via la convocation d'une Assemblée Constituante, une procédure que la Constitution de 1980 interdisait auparavant.
Cette élection présidentielle a donc été précédée par l'élection de l'assemblée constituante les 15 et , suite au référendum du où les électeurs se sont prononcés pour un changement de Constitution et sur le principe d'une assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle loi fondamentale.
L'actualité est aussi dominée par le conflit dans la région d'Araucanie, où le peuple Mapuche réclame la restitution de ses terres ancestrales accaparées par de grandes entreprises. Les militants se mobilisent contre des grandes exploitations forestières. Le gouvernement chilien a décrété un état d'urgence à la mi-octobre et militarisé la région faisant plusieurs morts dans la population civile.
C'est dans ce contexte que se déroulent ces élections.
Aux législatives, la coalition Apruebo Dignidad (dont fait parti le Parti communiste Chilien) remporte la seconde place des élections législatives avec 20,78% des voix. La coalition de droite Chile Vamos arrive en tête avec 25,37% des voix (53 député.e.s et 22 sénateurs-sénatrice).