20 Décembre 2021
Gabriel Boric est arrivé en tête du second tour devant son rival Antonio Kast. «Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables», a affirmé le président élu, qui entrera en fonctions le 11 mars.
Une vaste coalition de gauche prend le pouvoir au Chili. Le jeune candidat Gabriel Boric (35 ans) y a remporté le 19 décembre le deuxième tour de l'élection présidentielle, une victoire que son adversaire de droite José Antonio Kast a officiellement reconnue.
Dans les plus de 80% des bureaux de vote où les bulletins avaient été dépouillés le 19 décembre au soir, Boric, qui avait tout juste l'âge légal pour se présenter et mène une coalition allant du parti communiste au centre-gauche, dispose de 10 points d'avance sur Kast, soutenu de son côté par l'ensemble de la droite chilienne. Antonio Kast était pourtant arrivé en tête au premier tour (27,9% contre 25,8%) en séduisant dans les quartiers huppés de Santiago et parmi les classes populaires à l'extérieur de la capitale, se présentant comme le candidat de «l'ordre, de la justice et de la sécurité».
Le scrutin s'est déroulé deux ans après un vaste mouvement de contestation dénonçant les inégalités sociales. Ces manifestations ont débouché sur la rédaction, toujours en cours, d'une nouvelle Constitution destinée à remplacer celle datant de la dictature d'Augusto Pinochet.
Prise de fonctions le 11 mars «Je serai le président de tous les Chiliens», a-t-il déclaré un peu plus tôt lors d'un entretien avec le président sortant de centre-droit Sebastian Pinera, qui ne pouvait se représenter et quittera le pouvoir en mars. Sebastian Pinera a félicité dans une discussion vidéo le nouveau chef de l'Etat élu qui prendra officiellement ses fonctions le 11 mars. Un concert de klaxons a résonné dans les rues de la capitale Santiago aussitôt après que Kast a reconnu sa défaite.
Au final, c'est Gabriel Boric qui l'emporte avec son projet d'Etat providence, un changement d'ampleur dans ce pays considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine. Le président élu a promis de promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches à son programme de meilleur accès à la santé, à l'éducation et à la création d'un nouveau système de retraite, aujourd'hui entièrement privé, alors que le Chili est le pays le plus inégalitaire de l'OCDE. «Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables», a-t-il affirmé dans son premier discours après sa victoire électorale.