4 Juin 2022
S’il est de coutume d’assister, chaque été, à des fermetures de service dans les hôpitaux, notamment de services d’urgence, nous ne pouvons que déplorer qu’aucune mesure significative n’ait été prise pour répondre aux besoins de la population et des professionnels, alors que la CGT alerte depuis des années sur la situation très préoccupante de l’hôpital public.
L’été 2022 s’annonce extrêmement difficile avec plus de 120 services d’urgences qui se voient contraints de limiter leur activité ou de fermer faute de professionnels, ce qui représente près de 20% des structures d’urgences françaises.
Tous les établissements sont touchés, qu’il s’agisse des CHU ou des hôpitaux de proximité. Ce déficit de professionnels concerne l’ensemble des personnels de l’hôpital : médecins, infirmiers, aides-soignants, agents de services hospitaliers, manip radio, kiné...
Ce sont, par exemple, 60 000 postes d’infirmiers qui sont vacants dans toute la France et un besoin de 25% de médecins urgentistes supplémentaires pour garantir un accueil de qualité aux urgences.
La pression sur l’hôpital tient à des conditions de travail particulièrement dégradées, des situations de burn-out, de dépression, avec de nombreux soignants qui jettent l’éponge, soit parce qu’ils ne peuvent plus effectuer correctement leur travail, soit du fait d’un manque de reconnaissance de leurs compétences que le Ségur de la santé n’a pas permis de compenser.
Aujourd’hui, les urgences sont en grande difficulté et l’arrivée de l’été et des congés saisonniers va encore renforcer la situation de pénurie déjà dramatique.
L’inaction du gouvernement depuis la pandémie de COVID n’a fait que renforcer une situation déjà très dégradée et, cela, bien avant la crise, comme les mobilisations de 2019 l’ont montré. Le premier quinquennat Macron n’a permis de palier ni au manque de soignants, ni au manque de lits. C’est plutôt l’inverse puisque ce sont près de 17 500 lits qui ont fermé en 5 ans et cela pendant une période de pandémie mondiale...
Face à ces pénuries, ce n’est pas une mission Flash sur l’organisation des urgences qui résoudra la crise. Elle aboutira sans doute à un énième rapport voué à finir dans un tiroir après les élections législatives. Ce sont des mesures concrètes et immédiates qui sont nécessaires avec des moyens à hauteur des enjeux pour répondre aux besoins de la population. Il faut augmenter les salaires, former et recruter.
La CGT revendique la création de 100 000 emplois de soignants, à la fois pour pallier les manques mais, aussi, pour garantir un accueil et une prise en charge de qualité tout autant qu’une amélioration des conditions de travail des soignants.
Oui, nous avons besoins d’actes politiques en rupture avec ceux des toutes dernières années !
À l’initiative de la CGT, 9 organisations appellent à la mobilisation dans tous les hôpitaux de France le 7 juin prochain pour demander une hausse générale des salaires, des recrutements immédiats de personnels ainsi que l’arrêt de toutes les fermetures de services et de lits.
Montreuil, le 2 juin 2022