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ETUDIER EST UN DROIT !

Un plan d’urgence pour l’éducation

La situation du système éducatif français est alarmante. À une crise structurelle, qui fait que notre école parvient plus à réduire les inégalités, voire qu’elle les aggrave, et que la démocratisation    des    savoirs    est    bloquée,    s’ajoutent    les    conséquences      des    politiques brutales menées par Macron et Blanquer, ces 5 dernières années.

Crise de recrutement : Les absences    non remplacées s’accumulent, au point de priver les

élèves des académies les plus touchées    de l’équivalent d’années entières de scolarité (La FCPE estime que les élèves du 93 perdent    en moyenne    un an de scolarité à cause de ces non-remplacements, et les chiffres se sont encore aggravés pendant    la crise sanitaire). Et aujourd’hui, nous ne savons pas qui fera cours aux élèves de l’école publique à la rentrée prochaine.    Les politiques    d’austérité    qui ont    conduit    à ne pas recruter    à la hauteur    des besoins, la dégradation du métier et une réforme hasardeuse    des concours de recrutement ont    créé    une    situation    d’une    gravité    sans    précédent. Dans les    trois académies    d’Île-de- France,    au    moins    1 600    postes    de    professeurs    des    écoles    seront    vacants    à    l’issue    des concours. Dans le secondaire, pour 1 035 postes    de professeurs    de mathématiques offerts cette année, il n’y a que 816 candidats admissibles. Les job dating académiques n’apportent aucune solution au problème : ils contribuent au contraire à l’aggraver, en manifestant le mépris du gouvernement pour le métier d’enseignant, en contribuant à sa dévalorisation, en déstabilisant les équipes et en envoyant des contractuels sans formation tout droit à l’épuisement et à la démission. Le recours massif aux contractuels contribue aussi à la mise au pas des enseignants qui voient leur liberté pédagogique de plus en plus mise en cause.

Désorganisation du lycée, du bac et de l’accès au supérieur : les réformes    Blanquer du lycée et du baccalauréat ont profondément désorganisé le lycée public. Dès leur mise en place, la construction des emplois du temps des lycéens s’est révélée impossible. Puis, on a dû constater    que l’organisation des épreuves était elle aussi une usine à gaz. Finalement, le gouvernement annonce    un « ajustement » : le    retour    des    mathématiques    dans    le    tronc commun… mais sous la forme d’une option et sans moyens supplémentaires. Et à l’issue de ce parcours du combattant, les jeunes doivent encore affronter Parcoursup : ils découvrent alors qu’ils n’ont pas su s’orienter correctement dans cette confusion, qu’ils n’ont pas fait le bon lycée ou la bonne option, et qu’ils ne pourront pas réaliser leurs projets. Quel gâchis ! Et quel message à la jeunesse ! Ce chaos organisé masque une sélection brutale, qui sacrifie la grande majorité de la jeunesse.

Nouveau ministre,    vieille politique. Le départ    de Blanquer est    un soulagement pour la communauté    éducative.    Mais    son    remplacement    par    Pap    Ndiaye    ne    marque    aucune inflexion    de    la    politique    menée : « mérite », « sélection », « autonomie »…    À Marseille, Macron a promis la poursuite    de son projet    de casse du service public national au profit d’une école à plusieurs vitesses.

Cette dégradation du service public d’éducation national ne relève pas seulement    d’une politique budgétaire, qui ferait des économies sur l’éducation : il s’agit bien de réduire le service public à un service minimal, réservé aux familles qui n’ont pas d’autre choix, pour développer parallèlement le marché de l’éducation (enseignement privé, cours particuliers, loisirs      éducatifs…)      et      les      politiques      locales      (à      l’échelle      des      collectivités      ou      des établissements, dans le cadre de projets territoriaux, de « cités éducatives » ou de projets d’établissements, voire d’expérimentations comme à Marseille). À l’arrivée, une éducation de moins en moins commune,    de plus en plus différenciée en fonction des moyens de la famille et des collectivités locales, des établissements fréquentés,    des capacités à s’orienter dans un système opaque et confus, c’est-à-dire de plus en plus inégalitaire. Ce projet encourage    le    séparatisme    scolaire : en privant    les    citoyennes    et    les    citoyens    de demain d’une culture partagée, il constitue une menace    pour notre démocratie. En individualisant les      parcours      et      les      formations,      il      empêche      les      salariés      de      demain      d’acquérir      des qualifications communes et contribue à les isoler face au patronat. En soumettant les élèves et leurs familles à la concurrence et à la sélection de plus en plus précoce (pour accéder aux  « bons » établissements,    à la bonne    formation…),    il produit    épuisement    et souffrance et sacrifie les aspirations de la jeunesse.

Nous lui opposons un projet d’école en commun : une école capable d’accueillir et de faire progresser    tous les jeunes, ensemble, de leur transmettre une culture commune    de haut niveau, pour leur donner    les moyens de maîtriser les défis auxquels ils seront    confrontés dans leur vie d’adulte. Ce n’est pas seulement    une question de justice. C’est aussi une nécessité      pour    la    vie    démocratique,      dans      les      institutions      comme      dans      l’entreprise. Comment    penser une nouvelle République, des droits nouveaux pour les travailleurs dans l’entreprise,    sans    donner    aux    citoyennes    et    aux    citoyens    de    demain    les    moyens    de comprendre    un monde complexe et de le transformer    ? C’est une urgence, si nous voulons inventer des solutions nouvelles aux défis écologiques, économiques, sociaux et même anthropologiques auxquels nous faisons face. C’est aussi une nécessité pour qui veut transformer    la société, nos modes de production, répondre aux enjeux sociaux et environnementaux de notre temps.

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