22 Août 2022
Ukraine : tollé après l'appel de Macron aux Français «à accepter de payer le prix de la liberté»
Emmanuel Macron a demandé le 19 août aux Français d'«accepter de payer le prix» de leur «liberté», en référence aux possibles conséquences pour la France du conflit russo-ukrainien, notamment sur le volet énergétique.
A l'occasion du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas, dans le Var, Emmanuel Macron a appelé les Français à «regarder en face le temps qui vient», en référence aux possibles conséquences pour la France du conflit russo-ukrainien, notamment sur le volet énergétique.
«Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d'âme pour [...] accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs», a-t-il notamment déclaré, encourageant ainsi les Français à accepter une situation en partie liée aux mesures occidentales antirusses adoptées ces derniers mois par Paris.
Dans les faits, les propos d'Emmanuel Macron font écho au risque d'une pénurie de gaz naturel qui plane en Europe, en raison notamment de certaines annonces russes concernant des suspensions d'approvisionnement. Ainsi que le rapporte l'AFP, le géant pétrolier Gazprom a en effet annoncé le 19 août une interruption de ses livraisons à l'Europe durant trois jours, pour des raisons de «maintenance».
Pour rappel, l'entreprise russe avait déjà alerté début août sur le fait que les sanctions occidentales perturberaient le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream 1, alors que c'est à travers celui-ci qu'est actuellement acheminé le gaz russe en Europe, tandis que Nord Stream 2 a vu son autorisation de fonctionnement suspendue avant le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine.
Le ministère de l’Économie va transmettre le Programme de stabilité à la Commission européenne prévoyant notamment de contenir à 0,6 % par an la hausse de l’ensemble des dépenses publiques jusqu’en 2027, de reculer l’âge de départ en retraite ou encore de continuer à dégrader les droits des privés d’emploi.
Ce tour de vis financier a un nom : l’austérité !
L’austérité pour les dépenses utiles au pays, pour les services publics qui sont pourtant déjà en grande difficulté comme l’école ou la santé, pour les familles et le monde du travail, pour répondre au défi climatique.
L’austérité encore et toujours pour les collectivités territoriales et les services publics locaux qu’elles assurent. Déjà, le gouvernement se refuse à compenser le coût de l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires sur les budgets locaux, alors que les agents publics des collectivités exercent leurs missions au nom de l’État.
Comme il se refuse à compenser l’augmentation des dépenses de RSA engagées par les Départements, alors que l’État est responsable des politiques publiques en matière d’emploi.
Pas d’austérité par contre pour les grandes entreprises qui bénéficieront de nouvelles baisses des impôts de production et d’exonérations de cotisations sociales qui privent la sécurité sociale des ressources essentielles à son fonctionnement.
Pour les communistes, à l’opposé des réformes programmées, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein et la sécurisation de l’emploi et de la formation sont des chantiers urgents à ouvrir. Et les services publics ne sont pas un « coût » à réduire pour sortir le pays de la crise. Ils sont au contraire les garants de l’égalité des droits, quand les lois du marché ne garantissent que ceux des plus riches. Ils sont le levier pour affronter le défi climatique et pour faire face au chaos économique qui s’annonce, pour soutenir les TPE-PME et nos grandes filières. Ils sont indispensables pour sortir de l’ornière creusée par des décennies de politiques au service du capital.
Les Français et les Françaises peuvent compter sur le PCF pour combattre ce nouveau programme d’austérité et être une force de proposition pour mobiliser autrement les richesses, pour l’emploi, les salaires, pour l’extension et le développement des services publics, la reconquête industrielle et la révolution écologique.
Avec le financement par la BCE d’un fonds à 0 % pour ces objectifs, au lieu de continuer à déverser des centaines de milliards d’euros vers les marchés financiers.
Avec la remise à plat des 160 Mds d’aides aux entreprises, essentiellement accaparées par les multinationales, le rétablissement des impôts sur les grandes sociétés supprimés pendant le précédent quinquennat.
Le PCF appelle, dès la rentrée, à la mobilisation la plus large dès la rentrée pour mettre en échec gouvernement et Commission européenne sur leur projet d’austérité budgétaire.
Parti communiste français,
17 août 2022