13 Août 2022
Selon une enquête YouGov menée pour « Le HuffPost » en ce début de mois d’août, les Français, toutes tendances politiques confondues, sont favorables à la taxation des superprofits des grands groupes.
Une occasion manquée ? Les Français ne sont pas convaincus de l’efficacité des mesures adoptées par le Parlement pour « protéger » leur pouvoir d’achat, selon la formule consacrée, en ces temps d’inflation.
Selon une enquête YouGov réalisée pour Le HuffPostle lundi 8 et mardi 9 août, moins de 2 Français sur 10 estiment que les aides débloquées par le gouvernement et validées par les députés et sénateurs vont les « aider » dans leur « vie quotidienne ». Ils sont 67 % à affirmer l’inverse.
Dans le détail, les Français proches du Rassemblement national et des partis de gauche sont, sans surprise, les plus critiques, avec respectivement 77 et 76 % d’opinions négatives.
Plus inquiétant pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron, leurs électeurs ne sont pas vraiment emballés non plus par le paquet de mesures adopté au Parlement : 49 % d’entre eux déclarent qu’il ne va pas améliorer leur quotidien (contre 39 %).
Ce n’est pas mieux pour l’une des dispositions phares, la réduction de 30 centimes par litre de carburant annoncée pour deux mois à partir du 1er septembre. Selon l’étude YouGov, 54 % des Français s’en disent insatisfaits quand ils sont 37 % à s’en contenter.
Et ce n’est pas tout. D’autres indicateurs tendent à montrer la déception ambiante à l’heure où le gouvernement tente de préparer la population à une rentrée difficile.
Les Français d'accords avec le patron de l’ONU
Peu convaincus par l’utilisation de la vingtaine de milliards d’euros promis par l’exécutif, les Français plébiscitent une autre mesure, toutes tendances politiques confondues… Une disposition retoquée par les parlementaires, au grand dam de la gauche : la taxation des « superprofits » réalisés par les grands groupes comme TotalEnergies ou CMA CGM en ces temps de crise.
59 % des personnes interrogées par YouGov auraient aimé qu’elle soit adoptée. Ils sont 22 %, seulement, à se dire hostiles à cela.
Même les électeurs enclins à soutenir le chef de l’État ne semblent pas comprendre le refus des députés de la majorité présidentielle, guidés, sur ce sujet, par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, farouchement opposé à un tel dispositif. Plus de 60 % des sympathisants de « Ensemble », le mouvement qui regroupe les différents partis autour d’Emmanuel Macron, se disent en « désaccord » avec le choix finalement opéré.
Dans le détail, c’est du côté des électeurs proche des Républicains que l’on semble le plus sceptique. Et encore… 54 % des sympathisants du parti gaulliste réprouvent le refus des parlementaires de voter la taxe.
Des chiffres qui ne manqueront pas d’alimenter le débat en France, quelques jours après que le patron de l’ONU Antonio Guterres s’est prononcé en faveur de ce fameux impôt, pour en finir avec la « cupidité », des grands groupes qui réalisent des profits « scandaleux »sur « le dos des plus pauvres » .
« J’appelle tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs », a-t-il ainsi lancé le 3 août dernier lors d’une conférence de presse, alors que l’Italie, la Grande Bretagne ou d’autres ont déjà franchi le pas.
Les députés de gauche, eux, ont promis de revenir à la charge dès la rentrée.