10 Septembre 2022
« Elizabeth Windsor est décédée en laissant le royaume sur lequel elle régnait plus pauvre, avec de plus grandes disparités de richesses et de revenus, des profits obscènes marqué par l'évasion fiscale (dont sa monarchie profite) et avec ses activités impérialistes agressives totales, y compris en menant une guerre par procuration en Europe.
Les échecs de la monarchie en tant qu'institution sont tissés dans son tissu même et elle joue un rôle dans l'empire et la domination de classe en tant qu'agent actif de la classe capitaliste.
Pour cette raison, c'est un obstacle au progrès pour une société d'égaux, que nous appelons socialisme.
Bien que leur voix soit réduite au silence au cours des prochains jours, avec le temps, les millions de personnes de la classe ouvrière qui veulent une République se feront entendre.
Le Parti communiste, dans son programme « Britain's Road to Socialism », affirme la souveraineté populaire du peuple et de ses représentants élus dans les parlements, les gouvernements et les mouvements de masse. Cela nécessite l'abolition de tous les pouvoirs et institutions monarchiques, y compris les postes de chef d'État et de commandant en chef des forces armées, ainsi que la prérogative royale, le Conseil privé et les bureaux de l'État qui n'ont pas de comptes à rendre. »
ELISABETH II : Un soutien fidèle aux offensives des gouvernements successifs et du capital contre les travailleurs.
Après la mort d'Elisabeth II, les grèves à la Royal Mail et celles des chemins de fer prévues à la mi-septembre ont été annulées par les directions syndicales, par « respect » pour la famille royale !
Un deuil de 10 jours a été imposé dans le pays jusqu’à l’enterrement d'Elisabeth II, tentative d’éteindre la colère importante qui traverse le pays et qui s’est manifestée ces dernières semaines dans des mouvements de grève très suivi. Le syndicat CWU (Communication Workers Union) a déclaré : « Suite à la très triste nouvelle du décès de la Reine et par respect pour son service au pays et sa famille, le syndicat a décidé d’annuler la grève prévue demain. » 97,6% des employés se sont prononcés en faveur d'un débrayage. Le syndicat Unite envoie ses condoléances et annonce le report de leur congrès en signe de « respect » …
L’hommage de Mick Lynch, le secrétaire général du RMT (le Syndicat national des cheminots), un des secteurs les plus dynamiques de la mobilisation, a déclaré : « Le RMT se joint à toute la nation pour rendre hommage à la reine Elizabeth. Le mouvement de grève ferroviaire prévu les 15 et 17 septembre est suspendu. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses amis et au pays ». Le communiqué officiel du RMT annonçant l’annulation des prochains jours de grève a été supprimé quelques heures après sa publication signe d’une contestation de la décision prise à la tête des syndicats. Ils prennent fait et cause pour la royauté et rendent hommage à une reine qui est l’incarnation d’un système d’un autre âge et une figure colonialiste et anti-ouvrière. Elle était un soutien fidèle de l’offensive du gouvernement et du patronat britannique contre les travailleurs. Elle a été un pilier du régime, durant ses 70ans de règne soutenant l'attaque du capital britannique contre la classe ouvrière. Elle accompagne le gouvernement Heath dans ses attaques contre les travailleurs suite à la crise pétrolière, avec le blocage des salaires. Elle aide le gouvernement Wilson contre le mécontentement du plafonnement de l’augmentation des salaires. Durant le mandat de Thatcher et l’écrasement des mineurs, baisse les impôts pour les plus riches et baisse des salaires, limitation du droit de grève et privatisation de l’ensemble des secteurs publics du pays, l’instauration des lois anti-grèves. Derry, seconde ville d'Irlande du Nord après Belfast, est tristement connue pour le Bloody Sunday : le 30 janvier 1972, alors qu'Elizabeth II règne depuis 19 ans, l'armée britannique réprime dans le sang une manifestation pour les droits civils, tuant 14 militants, l'Irlande du Nord s'en est souvenue lors de son décès. En 2018 elle exprimait sa solidarité au gouvernement français face au mouvement des Gilets Jaunes. « Je suis très triste pour la France avec les gilets jaune… »
Le gouvernement va prêter serment d’allégeance au nouveau monarque, Charles III. Les mesures prévues par le protocole « London Bridge » pourraient avoir un impact compris entre 1,4 et 6,9 milliards d’euros sur l’économie britannique, BFM TV évalue le coût de l'enterrement d'Elisabeth II à 35 millions, alors qu’une part de plus en plus importante de la population anglaise est contrainte de choisir entre se nourrir ou se chauffer. Cet appel à suspendre les grèves est une désertion des directions des syndicats face au mouvement qui veut imposer des augmentations de salaires alors que l'inflation devrait atteindre les 13 % au mois d’octobre, l’urgence est de préparer et de poursuivre les luttes dans lesquelles la monarchie comme le gouvernement de Liz Truss au service du capital veulent faire payer les classes populaires.
ROYAUME UNI : Les salariés britanniques votent à plus de 90 % pour continuer les grèves qui les mobilisent pour les salaires !
En juin, ont eu lieu plusieurs actions syndicales, suivies d’une grève majoritaire à l’initiative du syndicat national des travailleurs du rail, de la mer et des transports (RMT) qui a paralysé le système de transports du pays.
Les grévistes revendiquaient une hausse des salaires qui leur permette de faire face à l’augmentation du coût de la vie.
Dans un contexte où plus d’un travailleur sur huit déclare faire face à des difficultés pour payer les produits de première nécessité, le mouvement a fait boule de neige chez les postiers, chez les avocats, les dockers et les enseignants.
Au Royaume-Uni, l’inflation avait atteint 11,7 % sur un an en juillet et devrait dépasser 13 % en octobre, le niveau le plus élevé parmi les pays du G7.
Les factures d’énergie des ménages britanniques vont passer en moyenne annuelle de 1971 livres sterling (soit 2 279 euros) à 3 549 livres sterling en octobre.
Ce qui se passe au Royaume-Uni fait écho à ce qui se passe en France. « Depuis plusieurs mois, de nombreuses mobilisations sont organisées pour obtenir des augmentations de salaires en réponse à l’inflation et à l’injustice sociale de plus en plus criante ».
La lutte doit continuer dans tous les pays que l'impérialisme pille pour le profit de quelques-uns, alors que l'immense majorité des populations ne peut plus vivre décemment et s'enfonce dans une misère sociale inacceptable.