27 Novembre 2022
Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République, en 2017 et en 2022, a fait appel aux services du cabinet US de conseils Mc Kinsey, pour organiser ses campagnes électorales, prétend-il, bénévolement.
Il utilisera ensuite cette firme et ses conseils dans de nombreux secteurs de la vie économique, conseils financés par des milliards d'euros pris sur le budget de l'Etat, alors que l'Administration française dispose de corps spécialisés de hauts fonctionnaires pour traiter ces questions
C'est ce rapport entre le service rendu "bénévolement" par McKinsey et les contrats confiés ultérieurement à la firme - payés à prix d'or par le budget de l'Etat - c'est-à-dire par nos impôts - est la question que va se poser le Parquet National Financier...
Le cabinet de conseil McKinsey, c'est quoi ?
Selon Le Monde, daté du 20 mars 2022 :
Autrefois inconnu du grand public, le nom de McKinsey s’est imposé en quelques mois dans le débat politique français. Le recours du gouvernement à ce cabinet américain pour l’épauler dans la politique de vaccination contre le Covid-19 avait déjà suscité la polémique en janvier 2021.
Mais c’est un rapport récent du Sénat, qui dénonce l’emprise des cabinets de conseil sur l’appareil d’Etat, avec un coût considérable pour les finances publiques, qui a attisé les braises.
Au point que certains opposants y voient un « McKinseyGate », dont il faudrait tenir responsable le président de la République Emmanuel Macron.
Le Monde écrivait le 17 mars 2022 :
Dans un rapport explosif, une commission d’enquête du Sénat dénonce le recours désormais régulier de l’Etat aux cabinets de conseil, particulièrement sous le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Chiffres-chocs, exemples édifiants, critiques sévères… C’est un rapport explosif que publie le Sénat, jeudi 17 mars.
Pendant quatre mois, une commission menée par la rapporteuse Eliane Assassi (Parti communiste français) et le président Arnaud Bazin (Les Républicains) a enquêté sur l’emprise massive des cabinets de conseil sur les affaires de l’Etat. Un secret de Polichinelle pour qui connaît les rouages de l’État, mais une réalité méconnue du grand public.
Les sénateurs, c’est une première, ont pu mesurer l’ampleur du sujet auquel ils se sont attaqués, en exigeant la communication d’éléments jusqu’alors tenus secrets : la liste des contrats passés par les ministères avec les cabinets de conseil et leurs montants. Verdict : l’État a dépensé plus de 1 milliard d’euros en 2021 pour ces missions, la moitié en conseil informatique, l’autre en stratégie et organisation.
Ce chiffrage n’est qu’un minimum : les sénateurs n’ont pas eu accès à l’ensemble des prestations commandées par les nombreuses agences dépendant des ministères.
Il est pourtant largement supérieur à celui de 140 millions d’euros par an avancé par la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, lors de son audition, en janvier.
Cette dernière affirmait aussi que ces budgets sont restés stables pendant le quinquennat. Faux, rétorquent les sénateurs, qui relèvent au contraire une « explosion des prestations de conseil » qui n’épargne aucun ministère : l’enveloppe a doublé de 2018 à 2021, durant le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les dépenses de conseil à forte dimension stratégique ont presque triplé depuis 2018
Évolution et répartition des dépenses des ministères pour des missions de conseil diverses. En 2021, les missions à forte valeur stratégique représentent un total de 445 millions d'euros
Distribution des professions de foi électorales, gestion des radars routiers, coaching de hauts fonctionnaires, préparation de la réforme de l’aide juridictionnelle, évaluation de la fiscalité en outre-mer, création d’une « frontière intelligente » avec le Royaume-Uni après le Brexit, « optimisation de la logistique hospitalière »…
Véritable inventaire à la Prévert, la liste des 945 missions révélée par la commission d’enquête permet d’apprécier la variété des domaines sur lesquels les cabinets privés appuient l’administration, tantôt stratégiques, liés aux réformes majeures du quinquennat, tantôt périphériques.
LA PAROLE EST MAINTENANT
AU PARQUET NATIONAL FINANCIER