3 Février 2023
Si l'exécutif et le patronat savent cette réforme impopulaire, ils sont persuadés que les Français sont plus résignés que combatifs.
Alors les opposants à cette réforme portant atteinte au système des retraites ne doivent pas oublier l’année 2010 ! Elles, ils, doivent être porteurs dans leurs luttes de contre-propositions esquissant une alternative possible ! Car si le mouvement veut être à même d’affronter le bras de fer que lui impose Emmanuel Macron au nom du Capital, il lui faut qu’il ait en mémoire l’année 2010, d’où la nécessité pour lui d’esquisser une alternative possible !
Une bonne retraite, c’est possible, c’est efficace !
C’est donc en développant qu’un autre projet est possible que le mouvement actuel gagnera la bataille des retraites contre Macron
Ce serait être fou de croire que ce n’est pas un enjeu à réserver pour un avenir plus ou moins lointain ou pour le lendemain d’une victoire électorale mais un défi à relever tout de suite dans les luttes pour l’emploi, les salaires, la formation, pour une autre utilisation de l’argent des entreprises et des banques, pour changer la façon de créer les richesses.
Le problème n’est pas avant tout démographique, il est économique !
Prévision de +25% de plus de 65 ans à l’horizon 2040, mais on prévoit aussi +60% à +100% de PIB en volume ! Sauf que le Capital est assoiffé, il suraccumule avec une valeur qui s’est accrue en moyenne de 60% depuis 2019, il lui faut donc prélever beaucoup plus de profit sur ce PIB !
Mais voyons aussi sur le financement, ce qui avait progressé lors du mouvement de 2019-2020 dans les consciences et qui se reflétait dans les prises de position des organisations syndicales, associations et des partis. Attention de ne pas reculer à partir de ce point avancé : à quoi nous assistons à une affirmation généralisée qu’il faut taxer les revenus financiers... mais en laissant un flou : seulement ceux des ménages ou bien ceux des entreprises ?
Floraison de propositions sur l’idée d’une “modulation”, ... une modulation très limitée, portant uniquement sur la pénibilité ou sur certains types de contrats. Donc des éléments partiels insuffisants et aisément contournables. Cela viderait la proposition de sa portée effective, avec peu de rendement et peu d’efficacité sur l’ensemble des dépenses d’emploi et de formation.
Au-delà des retraites, le mouvement actuel est engagé dans un Non à l’ordre existant et un Oui à un autre ordre...
Derrière la retraite se situent des enjeux pour toute la société, bien au-delà des travailleurs, des retraités et de celles et ceux qui s’identifient au monde du travail.
Le non à l’ordre existant et le oui à un autre ordre concerne tous les enjeux de la crise qui est là et grandit. Cet autre ordre, par ce mouvement et dans ce mouvement permet tout à la fois d’en dessiner la visée (qui est de nature communiste) en dessiner des éléments concrets, des jalons radicaux et immédiats pour paver un chemin, au moins avec des premières pierres, mobilisatrices et concrètes.