16 Juin 2023
Le 12 juin ont débuté les discussions sur le projet de loi portant sur l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels. S’il y a, depuis plusieurs années, un manque de médecin et une mauvaise répartition de celles et ceux-ci sur le territoire, ce projet de loi ne pourra répondre à ce problème majeur.
Pour la CGT, l’incitation à l’installation des médecins ne suffit pas à répondre aux besoins des territoires. Il faut déjà former plus de médecins et construire les outils et les règles d’un maillage territorial permettant de répondre réellement aux besoins des assuré∙es sociaux∙les. La régulation de l’installation des professionnels est incontournable.
Aujourd’hui, ce projet de loi ne porte pas ces ambitions. Il s’agit plutôt de :
Pour la CGT, l’amélioration de l’offre de soins ne passera pas par une politique d’incitation financière ou par le laisser-faire, cher à la médecine libérale mais bien, plutôt, par le déploiement dans tous les territoires de centres publics de santé.
Ces centres pourraient s’inspirer notamment des centres de santé portés par la Sécurité sociale tel qu’ils ont existé au sein des caisses primaires [en cours de reprise au sein de UGECAM] ou existent avec les centres de santé « Filieris » de la caisse de Sécurité sociale dans les Mines.
Mais, ils pourraient être aussi rattachés à des Hôpitaux, des collectivités et permettraient aux médecins de travailler en équipe au sein de structures où ils sont déchargés du travail administratif ; ils fonctionneraient en réseau avec d’autres structures de soin (Hôpitaux, EHPAD, SSIAD...) pour garantir la permanence des soins.
Enfin, ces structures pourraient disposer de plateaux techniques, notamment en radiologie et en biologie, permettant à des personnels hospitaliers (spécialistes) d’intervenir dans ces centres, selon les besoins.
Attention, l’annonce de la création de 4000 maisons de santé pluri-professionnelles ne répond pas non plus aux attentes de la CGT. Celles-ci resteront des structures largement subventionnées dans lesquelles les médecins exercent toujours en libéral.
Pour combattre la désertification médicale, de simples exonérations de cotisations sociales, un pilotage par l’État néolibéral ou des cadeaux fiscaux n’auront aucun effet.
Montreuil, le 16 juin 2023