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AUGMENTATION DES MUTUELLES SANTE :

Le président de la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité Française) a été cité le 20 décembre à plusieurs reprises par les médias ; en moyenne les tarifs vont augmenter de 8% en 2024, et plus de 10% pour une forte minorité. Ce qu’il a dit est à prendre en compte.

Mais il n’explique pas tout, d’autant que la FNMF est mouillée dans les mauvaises décisions prises depuis 25 ans.

Les raisons des augmentations de cotisation sont simples à comprendre ; pourtant cela n’est jamais expliqué (on préfère taper sur leurs prétendues dépenses somptuaires ; c’est plus simple !):

1. Vers 1999/2000 (« Gauche plurielle »), création de la CMU avec création d’une « toute petite taxe » sur les cotisations mutuelles, pour être solidaire avec ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir une mutuelle; comme toutes les taxes, cette taxe avait vocation a augmenter : elle est aujourd’hui de 14% pour les contrats responsables, et de 20% pour les contrats non responsables (c'est-à-dire qui n’entrent pas dans le dispositif 100% santé). Avant cette date c’était zéro taxe sur les mutuelles, comme c’est encore le cas pour la Sécu. Les 14% de taxe c’est tout de même 14 euros sur un contrat de 100 euros. Le Sénat a voté à plusieurs reprise le passage de la taxe à 18%.

2. Après 2008 (Sarkozy) (après la crise des « subprimes ») : à la demande de l’Union Européenne, doublement des fonds de réserves des assurancesdans lesquelles on intègre les mutuelles qui, elles, n’ont pourtant pas spéculé - Pour augmenter les fonds de réserves => forte augmentation des cotisations !

3. 2013 (Hollande): à la suite d’un Accord National Interprofessionnel (11 janvier 2013), les actifs sont séparés des retraités ; les actifs bénéficient d’une participation de l’employeur d’au minimum 50% (70% chez Orange, 60% à la Poste, etc.). Les retraités doivent équilibrer entre eux le budget de leur mutuelle, alors qu’il consomment plus de médicaments et de services santé ; c’est la fin de la solidarité intergénérationnelle ; >>> forte augmentation des cotisations des retraités.

4. 2019 (Macron) 100% santé : L’idée d’offrir un panier de soins sans reste à charge était une bonne idée (optique, audioprothèse, bucco-dentaire). La mauvaise est dans le « qui paye ? ». Ce qui n’est jamais dit c’est que ce sont les complémentaires santé qui payent 80% du 100% santé. La Sécu ne contribue qu’à hauteur de 20%. En conséquence, la charge est très légère pour le patronat qui ne contribue que pour la Sécurité sociale et les contrats collectifs et rien pour les retraités. Macron a fait pression pour que les mutuelles ne disent rien sur le sujet le temps des élections présidentielles. Aujourd’hui ça commence à se savoir.

5. 2023 (Macron) : Baisse des remboursements de la Sécurité sociale pour ce qui est du dentaire : on passe de 70% à 60% ; qui va devoir prendre en charge ? Les méchantes mutuelles, bien sûr !

6.S’ajoute à cela une forte augmentation des frais médicaux (Explosion des honoraires, des tarifs des médicaments, des dépassements d’honoraires, etc.)

Aujourd’hui, grâce ce processus, la part des assurances privées dans les complémentaires santé est passée de 26% à 36% entre 2016 et aujourd’hui ; celle des mutuelles est passée de 57% à 47% ; celle des institutions de prévoyance (comme Malakoff-Médéric) est restée stable : 17%.

Peut-être donc ne pas parler uniquement de l’hôpital (comme le faite la PCF) qui est certes très malade ; c’est important, mais cela ne permet pas de comprendre la casse qui est en cours.

Sans évoquer l’extension exponentielle des déserts médicaux, le doublement des « franchises médicales », etc.

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