3 Avril 2024
L’engagement, Sébastien Gautheron connaît bien. Mais pendant longtemps, ce sont les luttes syndicales que le Creusotin a privilégiées. « Métallo et fier de l’être », le contrôleur qualité travaille depuis 29 ans chez Industeel. « Ma fille vient d’entrer à l’usine, c’est la quatrième génération » , décrit-il avec fierté.
L’autre fierté du délégué syndical central, c’est la carte rouge de la CGT qu’il possède depuis une quinzaine d’années. « La politique, c’est venu plus tard… », raconte-t-il. Et en effet, puisque cela fait moins de deux ans que la carte du Parti communiste français a fini par rejoindre celle du syndicat dans son portefeuille.
« Peu de temps après avoir adhéré, un collègue de la CGT que je ne connaissais pas m’a dit “ça y est, tu marches enfin sur deux jambes !”» Mais pour que la jambe syndicale soit rejointe par une jambe politique, deux déclics ont été nécessaires. « Le premier, c’était devant la télé, se souvient Sébastien Gautheron. Ils expliquaient que si les élections avaient lieu aujourd’hui, ce serait le RN qui gagnerait. Ça m’a fait un choc. »
Le deuxième déclic est survenu après le combat contre la dernière réforme des retraites : « On a fait du bon boulot en matière syndicale. Mais bon, derrière, si t’as pas les députés, tu peux faire ce que tu veux, mettre des millions de personnes dans la rue, mais au final, c’est difficile de gagner… Quand on regarde un peu l’histoire, dans toutes les luttes gagnées, les syndicalistes étaient avec les politiques. »
Quand Sébastien Gautheron a rejoint pour de bon le PCF, c’était donc « avec la volonté de [s]’engager concrètement ». Et il n’a pas fallu attendre longtemps, puisque l e syndicaliste se retrouve aujourd’hui en 33e position sur la liste du Parti communiste aux élections européennes. Une liste conduite par le jeune Léon Deffontaines avec le soutien de Fabien Roussel qui apparaît en dernière position. Une figure politique qui plaît à Sébastien Gautheron. « Il a modernisé le style, mais l’idée de base reste la même : combattre le capitalisme et les idées d’extrême droite. »
Les communistes version 2024 se veulent aussi écolos mais avec une grosse différence par rapport aux Verts : « On est pour le nucléaire. Mais pas du 100 % nucléaire. Par contre, faire 100 % de renouvelable c’est impossible. Le nucléaire, même s’il faut bien l’encadrer, est une énergie propre et que l’on sait fabriquer chez nous. »
Le candidat, qui croit que seule une union façon Front populaire fera un jour revenir la gauche au pouvoir en France, déplore : « Mais des fois, c’est compliqué quand tu dis que tu es communiste. Parce que pour certains, les communistes c’est encore Staline, certains comparent même à Poutine ! »
« Pourtant, tous les Français ont une carte du Parti communiste dans leur poche ! » aime à répéter le Creusotin en faisant référence à la carte Vitale : « Quand on gratte, normalement, il y a du rouge en dessous, sourit-il. La Sécu, c’est une invention d’Ambroise Croizat, délégué CGT et ministre communiste. C’est un truc qui a été copié dans le monde entier ! »
Que les idéaux communistes soit copiés à l’avenir dans toute l’Union européenne, c’est désormais le combat du Creusotin qui « marche sur deux jambes ».