21 Août 2024
La situation actuelle est totalement invraisemblable », affirme d’entrée de jeu Pierre Laurent. Sa retraite politique n’empêche pas l’ancien secrétaire national du Parti communiste français de dénoncer « le scandale démocratique » qu’est l’absence de gouvernement. « Le NFP doit exercer le pouvoir et seul le parlement pourra décider de son échec », insiste celui qui s’offusque de l’expression de « ministre démissionnaire », considérant qu’elle témoigne de l’hypocrite « refus du Président à tenir compte du résultat, comme s’il n’avait pas obtenu le résultat qu’il attendait ».
« Il continue à chercher un moyen de faire un gouvernement qui lui irait bien, il cherche une majorité introuvable », ironise Pierre Laurent, qui réside en Saône-et-Loire.
Le Président « joue la montre ». « Cette réunion aurait dû se tenir le lendemain des élections », explique-t-il au sujet de la réunion du 23 août avec les chefs des partis à l’Élysée, plus Lucie Castets au sein de la délégation du NFP. Le communiste soutient la haute fonctionnaire : « Les communistes ont toujours été attachés à la fonction publique, il faut des cadres, précise-t-il. La haute fonction publique n’est pas opposée à l’ensemble des travailleurs. » Défenseur d’une union interclasse, Pierre Laurent avait aussi appelé à l’union de la gauche, bien avant le NFP.
Auteur du rapprochement entre le PC et LFI dès 2016, il a « toujours appelé à l’union de la gauche élargie ». Le NFP est donc pour lui une réussite marquant « la volonté sociale de la majorité des Français », puisqu’il est arrivé en tête aux législatives. « Le NFP porte des projets de réformes populaires », malgré des clivages politiciens. Comme la tribune de Jean-Luc Mélenchon appelant à la destitution du Président. Mais « Mélenchon n’est pas la question de l’heure, la question, c’est la nomination d’un gouvernement », insiste-t-il.