DEFENDRE SON HOPITAL RURAL :

par Pcf du Charolais (71)

Une trentaine de militants devant l’hôpital d’Aligre à Bourbon-Lancy.  Photo Patrick Boyer

 Les personnels de l’hôpital dénoncent la « casse du système de soins »
Ce mardi matin, devant le centre hospitalier de Bourbon-Lancy, une trentaine de militants étaient réunis pour manifester notamment contre leurs conditions de travail.

À l’occasion d’une journée nationale d’action décidée par trois syndicats (CGT, FSU et Solidaires), un petit rassemblement s’est tenu ce mardi matin devant les grilles du centre hospitalier d’Aligre à Bourbon-Lancy.

12 postes d’aide-soignant vacants

Ça a été parfois aussi un cri du cœur de la part du personnel soignant dénonçant leurs conditions de travail et de soins. « L’État ne donne pas les moyens aux hôpitaux et on a du mal à recruter », a confié Jennifer Guichard, secrétaire de la CGT à l’hôpital bourbonnien.

« C’est dans tous les hôpitaux et Ehpad du département où il n’y a pas assez d’infirmiers et pas assez d’aides-soignants. Hier, on avait 12 postes d’aide-soignant vacants », poursuit-elle. « On ne peut pas travailler correctement auprès des résidents. Cette année, il n’y aura que 13 aides soignantes qui sortiront de l’école de Decize. Il n’y a eu qu’une cession au lieu de deux, tout simplement parce qu’il n’y avait pas assez de candidatures. Et Paray et Moulins sont dans le même cas. Le métier n’est plus attractif. »

« Maltraitance institutionnelle »

La crise du Covid a changé beaucoup de choses, surtout dans les mentalités et cela se retrouve dans les soins auprès des patients et des résidents. À plusieurs reprises, les manifestants ont évoqué durant ce rassemblement de la « maltraitance institutionnelle ». Ce sont des soignants qui ont conscience de ne pas faire correctement leur travail mais n’ont pas la possibilité de faire autrement. « L’ARS (Agence régionale de santé) veut privatiser le Siad, le service d’aide à domicile », a lancé Catherine Gorlier, déléguée syndicale. « La loi est passée en 2023 et l’ARS a demandé à l’hôpital de monter un projet pour la fin de cette année. On se retrouvera sans fonctionnaires et il n’y aura que les riches qui pourront se soigner. Heureusement, pour l’instant, on arrive à garder notre SSR médecine. On veut pouvoir garder nos proches à côté de nous. »

L’avenir n’est pas rose, mais il n’y avait qu’une trentaine de militants et sympathisants à se retrouver devant les grilles malgré la pluie.

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