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UNE GRANDE DAME :

Madeleine Riffaud nous a quittés

 

Fille d’instituteurs de Haute-Vienne, Madeleine Riffaud naît en 1924 dans un département de la Somme encore profondément marqué par les horreurs de la guerre. À 18 ans, elle rejoint la Résistance.

Madeleine Riffaud nous a quittés

Fille d’instituteurs de Haute-Vienne, Madeleine Riffaud naît en 1924 dans un département de la Somme encore profondément marqué par les horreurs de la guerre. À 18 ans, elle rejoint la Résistance.

 

Très vite, elle est membre du triangle de direction du Front national des étudiants en médecine – rappelons que ce « Front national » a été initié par le communiste Pierre Villon dans le sillage du Front populaire et n’a bien sûr rien à voir avec cette extrême droite alors au pouvoir et que ce FN n’aura eu de cesse de combattre.

 

Souhaitant participer à la lutte armée, elle est affectée aux FTP. En juillet 1944, elle abat un soldat allemand posté aux abords du pont de Solférino ; elle n’a pas 20 ans. Aussitôt arrêtée, elle est torturée par la police française puis par les Allemands avant de rejoindre la prison de Fresnes. Elle parvient cependant à participer aux combats de la Libération.

 

Tôt passionnée par la poésie, Madeleine Riffaud écrit des poèmes dès l’adolescence. À la Libération, elle rencontre Paul Éluard qui publie ses premiers textes. Elle rejoint le quotidien Ce Soir que dirige alors Aragon. Commence une activité de journaliste qu’elle mènera exemplairement pendant plusieurs décennies. La classe ouvrière de France retient son attention, notamment dans La Vie ouvrière, publication de la CGT. Elle se montre tout aussi sensible à la lutte des peuples colonisés. Elle se lie ainsi particulièrement aux causes vietnamienne et algérienne.

 

En 1958, elle rejoint L’Humanité où elle couvre les guerres coloniales puis la guerre du Vietnam. Elle ne délaisse pas pour autant le sort des travailleuses de France en enquêtant longuement dans le monde de l’hôpital. Cela fournira le matériau pour ce livre marquant, Les Linges de la nuit.

 

Membre du PCF depuis 1944, elle ne renouvela plus sa carte dans les années 1970 mais continua de se revendiquer « du parti de Gabriel Péri et de Manouchian ». Des années durant, elle se montra toujours disponible pour rappeler aux plus jeunes le sens de ses combats, la mémoire de ses camarades tombés. En avait récemment témoigné le remarquable travail autour de bandes dessinées auquel elle s’était prêtée.

 

C’est une figure solaire et historique qui nous quitte. Il y a quelques mois, nous célébrions sa trajectoire à l’occasion de son 100e anniversaire. Madeleine Riffaud est morte aujourd’hui. Son œuvre et son exemple demeurent, précieux et inspirants.

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