LA PAUVRETE AUGMENTE !
LE NOMBRE DE PAUVRES PROGRESSE EN FRANCE !
La pauvreté progresse en France depuis deux décennies, alimentant un sentiment d’abandon des catégories populaires par les responsables politiques. Tel est le principal constat dressé dans le quatrième rapport sur la pauvreté de l’Observatoire des inégalités, publié tous les deux ans.
Reprenant des sources statistiques officielles (Insee, Drees…) et associatives (Secours catholique, Fédération des acteurs de la solidarité, Unicef…), le document propose un panorama complet et une mise en perspective critique des données sur la pauvreté en France.
Comme à son habitude, l’Observatoire retient un seuil de pauvreté à 50 % du revenu médian, au lieu des 60 % plus usuellement mobilisés dans le débat public depuis quelques années. Autrement dit, il considère qu’être pauvre, c’est vivre avec un revenu inférieur à 50 % du revenu qui départage la population en deux moitiés, celle qui gagne plus de 2.000 euros par mois, et celle qui gagne moins.
Ce seuil de pauvreté correspond donc à 1.014 euros pour une personne seule, tout compris (dont allocations et minima sociaux). Ce montant est de 1.500 euros pour un couple, et 2.500 euros pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans.
Avec un seuil à 50 % du revenu médian, le taux de pauvreté en France en 2022 est de 8,1 %, et correspond à 5,1 millions de personnes pauvres. A 60 %, ce taux passe à 14,4 %, soit 9,1 millions de personnes pauvres.
1,4 million de pauvres en plus entre 2002 et 2022 !
« Le niveau de vie maximum des 10 % les plus pauvres ne progresse guère depuis vingt ans », relève l’Observatoire dans son rapport. Il a stagné autour de 1.000 euros par mois pour une personne seule entre 2002 et 2018 (en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation). Entre 2018 et 2020, il a gagné environ 80 euros et s’établit à 1.081 euros en 2022 après impôts et prestations sociales selon l’Insee.
Si l’on regarde les seuls revenus (donc hors prestations sociales), le niveau de vie maximum déclaré par les 10 % les plus pauvres a diminué de 9 % entre 2008 et 2021, passant de 791 euros par mois à 728 euros.
Certaines catégories sociales sont singulièrement exposées à la pauvreté : les ouvriers, les employés, les familles monoparentales, les personnes handicapées et les immigrés. Le taux de pauvreté est particulièrement élevé chez les jeunes : il est de 11,4 % chez les moins de 18 ans, et de 10 % chez les 18 à 29 ans, contre 8,1 % pour l’ensemble de la population.
Les « inactifs » très exposés !
Au-delà de 18 ans, on peut retenir que plus de la moitié des personnes pauvres sont inactives. Autrement dit, elles ne sont pas en emploi et ne sont pas non plus au chômage. Retraités, adultes qui ont quitté le marché du travail, mères au foyer, étudiants qui vivent chez leurs parents sont autant de profils qui appartiennent à cette catégorie des « inactifs », rappelle l’Observatoire des inégalités.
L’autre moitié de la population pauvre est active. Il s’agit de salariés, d’indépendants ou de chômeurs. Le taux de pauvreté des chômeurs est particulièrement élevé, à 24,5 %. Aujourd’hui plus qu’hier, le chômage expose à la pauvreté. En 1996, 21,6 % des chômeurs étaient pauvres.
En termes d’évolution, c’est le taux de pauvreté des inactifs non retraités qui a le plus augmenté depuis une vingtaine d’années, passant de 14 % en 1996 à 22,1 % en 2022. Il atteint ainsi presque celui des chômeurs.
L’Observatoire des inégalités s’est aussi penché sur la perception de la pauvreté par les Français : elle préoccupe 8 sur 10 d’entre eux, et 91 % des personnes interrogées estiment qu’elle a augmenté dans les cinq dernières années.
L’inquiétude envers l’avenir reste forte. De quoi justifier des politiques offensives de lutte contre la pauvreté, mais aussi de prévention, par une augmentation des salaires et un renforcement des services publics.
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