QUELLE VIE DE COMBATANT !
José Mujica, plusieurs fois blessé par balles, arrêté puis évadé, n‘a pas directement participé à l’enlèvement, mais il sera pris dans un vaste coup de filet mené contre les militants clandestins, en compagnie du chef et idéologue du mouvement, Raul Sendic. Il restera emprisonné de 1972 à 1985, la plupart du temps (neuf ans) à l’isolement, avec les cafards pour seuls compagnons de cellule. Il connaîtra la torture, les privations, la maladie… Il confiera plus tard que la pire des punitions aura été d’être privé du moindre livre durant sept années.
Avec le retour de la démocratie et l’élection du président centriste Julio Maria Sanguinetti, le guérillero Mujica bénéficie d’une amnistie. Ayant renoncé à la violence, il crée un parti, le Mouvement de participation populaire (MPP), qui s’intègre à l’union de la gauche, baptisée Frente Amplio (front élargi). Elu député puis sénateur, il entre au gouvernement quand Tabaré Vazquez, du Frente Amplio, est élu président en 2004.
Il quitte le gouvernement en 2008 et se prépare pour la présidentielle suivante. Représentant de la tendance la plus à gauche du Frente Amplio, il est désigné candidat. En campagne, Mujica accepte une concession vestimentaire : il troque le gros pull de camionneur pour le costume, mais rejette la cravate. Le 29 novembre 2009, il remporte le deuxième tour face au conservateur Luis Alberto Lacalle avec 54,63 % des suffrages. Il prend ses fonctions le 1er mars 2010.