REARMEMENT : MACRON PETIT SOLDAT DE TRUMP !

par Pcf du Charolais (71)

L'Europe et la France prises dans la spirale du réarmement de l'OTAN imposé par Washington

Trump triomphe en chef incontesté de l’Alliance atlantique au sommet de La Haye où ses membres européens se soumettent à toutes ses exigences en acceptant une hausse historique de leurs dépenses militaires pour les porter à 5 % de leur PIB. Lors de ce sommet, on a vu des Européens prêts à tout pour ne pas perdre la protection américaine. Qui parle encore d’autonomie stratégique ?

 

L’atlantisme nouveau sera trumpien. Et il va rapidement monter en cadence : les États membres de l’Otan se sont accordés sur une hausse de leurs dépenses militaires pour les porter à 5 % de leur produit intérieur brut (PIB). Soit + 3,5 % de dépenses purement militaires et + 1,5 % d’investissements civils qui leur seront liés.

 

La venue de Trump à La Haye, ces mardi 24 et mercredi 25 juin au sommet de l’organisation a pu ainsi ressembler à une marche comme il les aime : triomphale. Le Néerlandais Mark Rutte, chef de l’Alliance, avait annoncé la couleur avant même son arrivée : « L’Europe va payer un prix ÉNORME pour sa défense », lui avait-il écrit en lettres capitales avant de conclure : « Et ce sera votre victoire. ». Une véritable humiliation !

 

Quand l’Europe s’aligne sur les diktats de Washington

 

Au moment même où l’ONU est contrainte de réduire considérablement la voilure de ses politiques multilatérales, l’Europe otanienne décide de se plier aux exigences des USA. Celles-là mêmes qui apparaissaient hallucinantes, il y a encore quelques mois.

 

Ce qui a conduit les chefs d’État français et allemand, Macron et Merz, à une pénible mise au point, avant le démarrage effectif du sommet, pour prétendre en chœur que la hausse vertigineuse des dépenses militaires ne « répond pas à une demande » (de Trump) mais bien à un besoin « face à la menace russe ». Plus le mensonge est gros, plus il a de la chance d'être cru !

 

« Les dépenses militaires des pays de l’UE sont déjà très supérieures à celles de la Russie », rétorquent les ONG européennes, dont le Mouvement de la paix français qui participait, ce week-end, à un contre-sommet pacifiste à La Haye. Toutes dénoncent « une très dangereuse fuite en avant » belliciste.

 

À Berlin, Merz a invoqué un sommet « historique » devant le Bundestag allemand. « L’Allemagne doit devenir le meilleur élève de la classe otanienne en matière de réarmement », a-t-il lancé en s’appuyant sur des éléments de langage rabâchés d’un bout à l’autre du continent pour justifier la course aux armements.

 

L’Espagne en appelle à une autre sécurité en Europe

 

De quoi inquiéter au plus haut point la députée et porte-parole de Die Linke sur les questions internationales, Cansu Ozdemir. Quant à la volonté de Merz de faire de l’armée fédérale allemande la plus puissante du continent, la parlementaire la qualifie de « dangereux délire ».

 

« Au même moment, des dépenses élémentaires pour le « Bürger Geld » (l’argent citoyen équivalent du RMI français – NDLR), ou pour le fonctionnement des communes sont réduites », déclare-t-elle à l’Humanité. Le « manifeste » pour une autre politique de sécurité européenne publié par plusieurs hauts dirigeants du SPD, qui s’opposent au déploiement des missiles états-uniens à longue portée Tomahawk sur le territoire allemand en 2026, tel que déjà décidé par l’Otan, comme le refus d’une « hausse irrationnelle et ravageuse » des dépenses de mort que tente, seul, de formuler le 1er ministre du gouvernement de gauche* espagnol, sont un signe d’encouragement « à reconstituer un mouvement de la paix digne de ce nom, tant au niveau allemand qu’européen », pointe Cansu Ozdemir.

 

Ursula von der Leyen, la cheffe de la Commission européenne, y est allée, elle aussi, de son encensement du sommet de la Haye dans lequel elle voit rien de moins que l’affirmation d’une « Europe de la défense »Elle a mis jusqu’à 850 milliards d’euros sur la table pour les dépenses militaires et plaide pour l’émergence d’une industrie européenne de dimension conséquente. Problème : les premières commandes souscrites comblent d’aise d’abord les fabricants d’armes états-uniens.

 

L’avionneur Lockheed Martin, qui inonde l’Allemagne et l’Europe de F-35, ces chasseurs bombardiers furtifs dernier cri, est à la fête. Et Trump peut d’autant mieux plastronner que l’effort de guerre réclamé aux Européens a commencé à se traduire par un bond des exportations de matériel états-unien. Au grand dam de Macron et du pôle militaro-industriel français qui ont misé beaucoup sur ladite Europe de la défense.

 

Bruno Odent  Article publié par l'Humanité

Donald Trump triomphe à La Haye : les pays européens membres de l’Alliance atlantique (Otan) ont entériné une hausse historique de leurs budgets militaires. REUTERS/Piroschka Van De Wouw

Donald Trump triomphe à La Haye : les pays européens membres de l’Alliance atlantique (Otan) ont entériné une hausse historique de leurs budgets militaires. REUTERS/Piroschka Van De Wouw

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