PALESTINE : PAS UNE RECONNAISSANCE AU RABAIS !

par Pcf du Charolais (71)

Reconnaissance de l'Etat de Palestine... Sans frilosité tout en étant conséquent !
Reconnaissance de l'Etat de Palestine... Sans frilosité tout en étant conséquent !

En une semaine, les termes du débat sur la reconnaissance d’un État de Palestine ont clairement changé. De toute évidence, l’initiative de Macron a permis de sortir le sujet de la périphérie pour lui donner une forme de centralité.

 

 

Après le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, c’est le Canada, membre du G7, qui a officialisé son intention de reconnaître le droit des Palestiniens à disposer de leur État. À l’issue d’une conférence organisée sous l’égide des Nations unies, plusieurs autres pays – du minuscule Saint-Marin en passant par l’Australie, membre du G20 – ont exprimé leur « volonté » de le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, en septembre.

 

 

Cette dynamique ne va pas sans défauts ni frilosités. Ottawa comme Paris posent un certain nombre de conditions dont la démilitarisation de la prochaine entité étatique. Prétendre faire respecter le droit international en bafouant l’un de ses principes fondamentaux – l’autodétermination – constitue la plus grande limite de leur démarche.

 

 

C’est aux Palestiniens de décider s’ils veulent d’un État avec une armée – comme leurs voisins israéliens – ou emprunter le chemin de la Suisse ou du Costa Rica.

 

 

Le mouvement initié prouve qu’il ne s’agit pas que de symbolique, même si la symbolique est par définition politique. Mais il ne peut se circonscrire à la seule « reconnaissance ». Un État de Palestine n’adviendra que si le projet de « Grand Israël » accéléré par la coalition d’extrême droite au pouvoir à Tel-Aviv est combattu et finalement défait.

 

 

La France et les pays qui l’ont rejointe peuvent ainsi préparer ce qu’ils appellent de leurs vœux avec des étapes préliminaires : cessez-le-feu, aide humanitaire sous l’égide de l’ONU mettant fin aux largages qui mettent la vie des Palestiniens en péril, fin de la colonisation de la Cisjordanie.

 

 

Afin d’être conséquents avec leurs propres déclarations, ils disposent pour cela de deux leviers massifs : l’arrêt de la livraison d’armes et l’imposition de véritables sanctions.

 

En quelques jours, la pression sur le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou s’est accentuée comme jamais. Suite à l’engagement pris par la France de reconnaître l’État de Palestine, d’autres pays lui ont emboîté le pas, comme les quatorze États signataires de la déclaration issue de la conférence de New York. Le Royaume-Uni, ancienne puissance mandataire, a lui-même annoncé qu’il pourrait prendre la même décision.

Pour autant, les crimes de l’armée israélienne se poursuivent à Gaza, et la famine, suite au blocus total du territoire, y est si grave que le gouvernement Netanyahou a dû laisser entrer un peu d’aide humanitaire. Devant la réprobation internationale des opinions, l’administration Trump s’est elle-même vue contrainte de reconnaître que la vie de dizaines de milliers de civils palestiniens était menacée. Cinq présidents d’universités israéliennes exigent que Netanyahou « résolve la famine à Gaza ». Pour la première fois, deux ONG israéliennes considèrent que le gouvernement israélien « commet un génocide » et appellent à une intervention internationale. Les Pays-Bas ont déclaré les ministres suprémacistes Ben Gvir et Smotrich personæ non gratæ.

Pendant ce temps, les exactions et les assassinats se poursuivent en Cisjordanie. Le village palestinien de Taybeh a été violemment attaqué par des colons.

Il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures d’urgence pour arrêter l’horreur en cours. Soit elle continue de se montrer complice des massacres de masse et de l’épuration ethnique, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par le gouvernement, l'armée et les colons israéliens. Soit elle impose à Netanyahou et à son protecteur états-unien un cessez-le-feu immédiat, l’expédition d’une aide humanitaire massive aux populations de Gaza, l’arrêt des exactions en Cisjordanie et la libération des otages encore détenus par le Hamas.

La France a une responsabilité primordiale en ce sens. L’annonce de la reconnaissance de l’État de Palestine a contribué à desserrer l’étau dans lequel est pris le peuple palestinien. Celui-ci, comme les forces de paix en Israël, a repris espoir en une solution politique qui mette fin à la guerre et permette aux deux peuples de vivre demain dans des États aux frontières sûres et reconnues.

Le Parti communiste français appelle donc le gouvernement français à prolonger sa démarche en agissant concrètement et immédiatement :

  • Pour qu’une aide humanitaire d’urgence entre au plus vite à Gaza sous contrôle de l’ONU, de l’UNWRA et des organisations humanitaires reconnues internationalement ; pour la libération immédiate des otages israéliens encore détenus à Gaza.
  • Pour que des sanctions soient prises à l’encontre de l’actuel pouvoir israélien tant qu’il bafouera le droit international. La France doit déclarer personæ non gratæ Ben Gvir et Smotrich, comme les Pays-Bas l’ont fait, et annoncer qu’elle appliquera le mandat de la CPI contre Netanyahou et Gallant. Elle doit agir concrètement pour que l’UE suspende l’accord d’association avec l’État d’Israël et pour déclarer un embargo sur les armes. Sans attendre, notre pays doit prendre la tête d’une coalition de tous les États disposés à prendre des sanctions contre les dirigeants israéliens.
  • ⁠Pour aller au bout de la reconnaissance de l’État de Palestine, en lui permettant de bénéficier d’une pleine capacité juridique devant la justice internationale, CPI et CIJ et à rendre possible une solution politique.

Paris, le 31 juillet 2025

Parti communiste français.

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