Assemblée citoyenne

par Pcf de saône et Loire

L'AGRICULTURE - GENELARD - 3 Avril 2012

 

Avec Isabelle VOILLOT, candidate PCF du Front de Gauche aux Elections législatives pour la 2ème Circonscription qui remercie les "Tracteurs", pas les mécaniques agricoles, mais les militants qui comme, des fourmis, arpentent les marchés, les sorties d'entreprises, les rues des villes et des villages pour diffuser les informations du Front de Gauche auprès de la population.  En présence de Gérard LE PUILL, journaliste à la Terre (1) auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'agriculture : PLANETE ALIMENTAIRE - LES VENDANGES DE LA COLERE- LA DECENNIE DES NOUVEAUX PAUVRES - L 'ENJEU AGRICOLE ET ALIMENTAIRE et BIENTOT NOUS AURONS FAIM !  D'origine agricole comme beaucoup d'entre nous en Charolais - Brionnais, Gérard a suivi depuis trente ans l'évolution de l'agriculture et du monde agricole.  (1) " La Terre " fête en 2012 son 75 ème anniversaire.  Cet hebdommadaire agricole du PCF a été fondé en 1937 par Waldeck ROCHET (Bressan originaire de Ste Croix en Saône et Loire, Député de notre département de 1945 à 1958 ) dans la dynamique du Front Populaire.  Ce journal qui avait 239 000 abonnés en 1946, prend parti des populations rurales, défend une agriculture à taille humaine, paysanne et familiale, respectueuse de l'environnement et s'engage contre les ravages du libéralisme pour une autre mondialisation.  André LAJOINIE a succédé à Waldeck, et depuis peu, Patrick LE HYARIC en est le rédacteur en chef pour " les campagnes en mouvement".  Avec la participation de Christophe BRETHENET, agriculteur à Etrigny - Champlieu (entre Tournus et St Gengoux le National), porte parole de la Confédération paysanne en Saône et Loire.   Constats alarmants : dans le monde, 10 000 ha de terre sont détruits chaque jour (déforestation, urbanisme ...).  En France, chaque année, l'équivalent de 67 000 ha de terre sont soustraites à l'agriculture, soit la superficie d'un département tous les 7 - 8 ans...   Le réchauffement climatique asèche les sols, après un printemps sec et chaud en 2011, 2012 va-t-il accentuer la tendance ?   le déficit pluviométrique est significatif en Dordogne : en moyenne 724 mm entre 1991 et 2000, puis seulement 639 mm entre 2001 et 2010, et cela s'accentue.  Fragilisés par les pénuries de fourrages, et les coûts de production en hausse, les éleveurs vont-ils manquer d'herbes, de foin et peut-être de céréales en 2012 ?  La pénurie programmée des énergies fossiles, la cherté des carburants qui en découle, mettent en évidence les limites de la mécanisation, de plus en plus difficile à rentabiliser et source d'endettement.  Même si la mécanisation répond à la concentration des terres et l'augmentation des surfaces exploitées par de moins en moins d'agriculteurs, elle est destructrice d'emplois comme d'autres secteurs de l'économie.  Pour l'anecdote, mais significative, la Chambre d'agriculture de Saône et Loire, conformément aux besoins de ses adhérents, organise des stages de dressage de chiens de berger...  Les importantes innovations scientifiques et techniques, de même que les sélections génétiques en ma tière de semences et d'animaux qui ont amélioré les rendements agricoles, plafonnent aujourd'hui et ne progresseront que difficilement... Au bout du bout, porcs, bovins, caprins, volailles... ne sont que des demis frères ou soeurs par milliers... L'agrandissement des exploitations est elle compatible avec la qualité des productions ?   Pour produire les agro - carburants, les firmes privées (66% des producteurs) accaparent des terres sur tous les continents au détriment des cultures vivrières et de la forêt .  Ces carburants à base de plantes sucrières, huiles végétales, céréales pourtant déjà très gourmands ne peuvent concerner que 10% des véhicules en circulation...  Ces cultures posent la question de l'autosuffisance alimentaire et des flux migratoires qui peuvent en être la conséquence.  Alors que les bovins sont herbivores et les porcs omnivores, l'alimentation animale est de plus en plus granivore : maïs ensilé, tourteaux de soja, elle devient tributaire des importations de protéagineux, d'autant plus que le marché s'oriente vers les pays émergents d'Asie...  La spécialisation des productions agricoles (zone céréalière, zone herbagère) et les cultures effectuées sans rotation  (assolement) sont des facteurs d'appauvrissement des sols et de saturation des nitrates. Le système agricole est en bout de course... La planification écologique au programme du Front de Gauche avance des réponses à ces défis majeurs pour aujourd'hui et demain.

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Chstophe BRETENET porte parole de la confédération

paysanne, Gérard LE PUILL journaliste à la terre et écrivain,

Isabelle VOILLOT candidate aux législatives sur la 2ème

circonscription. 

        Faire travailler la nature avec :

- une couverture permanente des sols en végétaux apporte des éléments fertilisants et capte le CO2

- les semis sans labours le mélange de céréales, la diversification de culture : blé + triticale (croisement de blé et de seigle), vesces, pois, féveroles, luzerne, légumineuses riches en protéines, capteurs d'azote, limitent les intrants (engrais azotés).

- la création d'une "ceinture verte" autour des grandes villes, bassin de productions de proximité de légumes et de fruits  (le maraîchage était très présent autour des agglomérations...) peut fournir des produits frais de qualité.  Dans le Bassin parisien, on pourrait à nouveau concilier la culture des céréales avec le maraîchage et l'arboriculture, avec création d'emplois et vente directe sur les marchés...

Un contre exemple:

Après un accord de libre-échange avec le Maroc, le marché français va être inondé de tomates biologiques cultivées sous serres, éloignées des lieux de consommation, dévoreuses d'eau sur des sols surexploités, d'énergie fossile, produites par une main d'oeuvre à bas prix. Cela ne sert qu'à conforter les marges de la grande distribution qui remplit ses frigos avec des importations préalables, au moment de la production locale, et pèse ainsi sur les prix payés aux producteurs français.

  Un bon exemple:

Le centre de Pékin en Chine est peuplé de grues, une première ceinture de maraîchage entoure la ville avec des productions difficiles à transporter et périssables, une seconde ceinture est consacrée à l'arboriculture et enfin,  le riz, facile à transporter et de longue conservation occupe le pourtour le plus éloigné.

Les filières bois:

La plantation et l'exploitation d'arbres nourriciers : Châtaigniers (en terrains acides), noyers, figuiers, clin d'oeil à l'époque médiévale, constituant une filière innovante.  Il en est de même pour la plantation de rangées d'arbres (acacias) dans les plaines céréalières.  Cela evite les coups de chaud sur les cultures, les arbres piègent le carbonne et leurs racines absorbent les nitrates en excès.  De plus, le bois peutêtre utilisé comme bois d'oeuvre ou comme combustible, l'utilisation rationnelle de l'énergie produite par le bois déchiqueté peut faire l'objet de micro-projets de proximité, prenant en compte les ressources locales.

Les dérives de la stratégie commerciale de la grande distribution

Les exigences de calibrage des produits soit disant conforme aux souhaits des consommateurs formatés entraînent un énorme gaspillage des marchandises.  Les promotions effectuées correspondent à des rabais consentis par les fournisseurs.  Les marges bénéficiaires sont excessives : 1 kg de pommes payé 38 cts au producteur est vendu 1, 80 € au client.  Pour la viande, la part qui revient à l'éleveur peut représenter 34% du prix affiché alors que celle de la grande surface est de 51%.  Dans le cadre de sa politique de libre échange, l'Europe libérale est en négociations permanentes au niveau bilatéral et multilatéral. Les produits agricoles sont devenus la monnaie d'échange en matière d'accords commerciaux... La préservation et la valorisation du potentiel agricole de proximité, le "produire et vendre chez soi" sont nécessaires à notre souveraineté alimentaire et indispensable pour la protection de notre environnement.  La mise en application d'un nouveau modèle agricole est possible, ce changement vital d'orientations est l'affaire de tous, professionnels de l'agriculture et consommateurs, il implique de sérieuses évolutions des mentalités et l'accompagnement des populations.  Des actions sont déjà entreprises pour atteindre cet objectif.  L'Association "Terre de liens" propose de changer le rapport à la terre, à l'agriculture, à l'alimentation, à la nature, en faisant évoluer le rapport à la propriété financière.  Elle accompagne les groupes locaux de porteurs de projet, acquiert et transmet des terres sous forme collective, en les soustrayant à la spéculation financière et à des usages impropres au niveau écologique.  Elle permet l'installation ou le maintien de lieux agricoles biologiques ou biodynamiques dans le respect des paysages et l'équilibre de l'écosystème. Elle donne une chance aux porteurs de projet d'accéder à du foncier et du bâti en milieu rural ou périurbain.  Elle maintient des fermes existantes et évite l'agrandissement.  Elle favorise la transmission de la terre et des savoir-faire locaux en assurant leur continuité.   Elle encourage l'expression des solidarités entre générations, rural et urbain et les différents milieux pofessionnels.  Elle sensibilise les collectivités locales à considérer comme essentiel le rôle de la terre comme ressource irremplaçable dans l'aménagement du territoire.  Elle favorise les relations entre consommateurs et producteurs d'un même territoire :

- avec la création d' Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne (AMAP) qui contribueent à la relocalisation de l'économie :

- tout en permettant d'apprécier les bénéfices environnementaux d'une nourriture qui n'a pas parcouru des centaines des centaines de km, avec moins d'emballages, issue d'une agriculture garante de la biodiversité, protégeant les sols et les eaux, moins polluante et energivore. 

- en favorisant le retour à la rusticité des productions locales ou régionales

- en améliorant l'économie locale en créant des emplois saisonniers et permanents

- en créant du lien social

Trois critères caractérisent ce mode de production, il est écologiquement sain, socialement équitable et économiquement viable.

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  - les Partenariats Agricultures Cuisines Territoires Environnement Solidarités (PACTES), initiés par la Mutualité Sociale Agricole (MSA).  Le marché de la consommation de produits bio peut être source d'emploi en milieu agricole et rural.  L'adéquation entre offre / demande n'est pas établie, le marché est de plus en plus demandeur et la production ne parvient pas à suivre ? notamment sur des filières comme celle des fruits, des oeufs, mais aussi de la viande avec des abattoirs locaux en pleine restructuration.  Souvent les producteurs bio sont isolés et même si le maraîchage et la viticulture se développent en Saône et Loire, il y a déprise sur d'autres productions, c'est le cas pour les céréaliers bio qui ont rejoint le conventionnel par faute de valorisation de leur production.  L'installation progressive et l'aide à la création d'emplois doivent être accompagnés.  Les jeunes hésitent à s'installer dans le bio compte tenu du contexte économique et des contraintes liées à ce mode de culture.  L'accès au foncier est très difficile pour des candidats "hors cadre familial" compte tenu du prix, mais aussi de la position d'autres agriculteurs locaux souhaitant s'agrandir, ou de la qualité des terres .

Les objectifs de PACTES : 

- créer et gérer des lieux d'accueil, de professionnalisation, et d'accompagnement, nommés "lieux-tests agricoles" (1) pour les candidats voulant développer une production agrobiologique.

- mener des actions d'approvisionnement des lieux de restauration collective (cantine scolaire...) en produits locaux, dans le cadre d'une démarche de Système Alimentaire Local (SAL).

- Développer une approche exigeante et globale de l'amont vers l'aval, favorisant la prise de conscience du nécessaire changement sur les pratiques des producteurs et des consommateurs avec une co-gestion de l'offre et la demande.

(1) Un lieu test est un espace constitué de foncier, de matériel, de bâtiments mis à la disposition d'un porteur de projet, pour un temps donné, permettant la pratique d'une activité agricole dans un cadre matériel et juridique sécurisé, avec un accompagnement humain par des agriculteurs tuteurs, un accompagnement technique et juridique par les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA), les Etablissements d'enseignement agricole... Plusieurs sites existent en Bourgogne sur des terrains mis à disposition par des collectivités locales, des agriculteurs, des associations, des particuliers avec l'appui de Terre de liens et de la Société d'Aménagement et d'Etablissement Agricole (SAFER).  Les marchés de producteurs en vente directe connaissent eux aussi un important développement.

Innover avec des nouvelles formes d'organisation de ce marché en plein développement, en prenant en compte les critères de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS), en privilégiant les sociétés de personnes, le multi-sociétariat, la proximité et les liens citoyens, en articulant l'intérêt général et la production de biens et de services, en mettant en place des organisations coopératives et mutualistes, c'est ainsi que l'on saura répondre aux nouveau enjeux de notre société. 

 

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