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Hommage à Joseph FIMBEL (1909-1944)

Commémoration du 70ème Anniversaire de sa mort au hameau de La Bruyère - Vendredi 6 Juin 2014

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Assis de dos Mario SALVI (ancien déporté), Liliane (fille de Joseph FIMBEL, Michel VINAUGER (élu à Poisson), Jacqueline MINIAU (fille d'Angèle LAMANTHE) Monsieur GUYOT de CAILA (maire de Poisson)

Chers camarades, amis, enfants, Mesdames, Messieurs,

L'engagement de Joseph FIMBEL avant beaucoup d'autres, le parcours singulier en Brionnais-Charolais de ce Résistant alsacien, communiste, les circonstances de sa mort, au matin du 6 juin 1944, jour du débarquement des Alliés en Normandie, au hameau de La Bruyère à Poisson où nous sommes réunis pour évoquer sa mémoire, ont fait depuis longtemps l'objet de notre vive et respectueuse attention.  Ceux et celles qui l'ont côtoyé, connu ou qui en ont entendu parler, soulignent à la fois la discrétion de son action clandestine mais aussi sa haine profonde de l'occupant nazi, jamais dissimulée... Cela en fait un homme hors du commun ! Joseph-François FIMBEL est né le 9 Mars 1909 à Thann en Alsace, dans le haut  Rhin, au pied du massif des Vosges. Il est le onzième et dernier enfant d'Emile, maître ferblantier et d'Emilie MURA.  En 1930, à Belfort, au service militaire, Joseph s'est lié d'amitié avec Joseph PEGUIN, garagiste et entrepreneur de battage à Anzy le Duc.  Joseph à la recherche d'un travail, avec Lina WALTER qu'il a épousée en 1932, décident de fuir par anticipation la frontière alsacienne incertaine pour venir habiter à Anzy, où, excellent mécanicien, il est employé par son ami. Lina et Joseph auront deux enfants, tous deux nés à Charlieu, Daniel le 22 Janvier 1936 et Liliane le 1er Octobre 1939, celle-ci a tenu à être parmi nous aujourd'hui, au moment où nous honorons la mémoire de son père.

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Liliane (la fille de Joseph FIMBEL) à gauche, avec Jacqueline MINIAU (la fille d'Angèle LAMANTHE)  

En 1938, Joseph quitte Anzy le Duc pour devenir chauffeur de Mr Claude de VAUGELAS au château de Launay à Ste Foy en Brionnais où Joseph habite au bourg avec sa famille. Le 2 Septembre 1939, jour de la déclaration de guerre, Joseph est rappelé sous les drapeaux. Après l'armistice de Juin 1940, au moment de la débâcle, refusant la captivité ou la rétention dans un camp, Joseph s'échappe et rejoint le Brionnais. Ne pouvant cacher son indignation et sa hargne devant la présence de l'envahisseur, il s'engage dans la résistance qu'il contribue à organiser dans la région. En effectuant une livraison avec son patron, ils rencontrent un barrage de miliciens. Joseph dit à son passager : "Vous savez qui je suis, je n'ai pas le choix !". Il fonce et force le barrage, essuyant au passage un tir de mitraillette. Tous deux à Sainte Foy sans encombres, mais le numéro du véhicule a été relevé et Joseph, déjà recherché est repèré. Se sachant traqué par les Allemands, Joseph qui changeait constamment de cachette revient à Poisson. Peu de temps après dans la nuit du 5 au 6 juin, ici même, dans la maison d'Angèle LAMANTHE, après dénonciation, les Allemands bien renseignés viennent arrêter Joseph. Lorsque la porte de la maison s'ouvre, plusieurs détonations retentissent: trois soldats allemands gisent à terre... Joseph aurait alors tenté de prendre la fuite mais une rafale de mitraillette l'aurait cloué au sol. Selon une autre version, il se serait donné la mort car il avait toujours dit "Je ne me laisserai pas prendre vivant, il y aura de la casse si on vient m'arrêter, dans le chargeur de mon pistolet il y a des balles pour les Allemands, et la dernière sera pour moi". Bien que la premièe version soit plus glorieuse pour les nazis, la seconde semble plus conforme à la personnalité de Joseph, d'autant plus qu'il était en possession de documents importants pour la résistance... Parmi les allemands abattus par Joseph figure Rudoph OTTO, commandant de la redoutable Feldgendarmerie de Paray-le-Monial. Il est connu des habitants de la région pour sa brutalité et sa cruauté envers les résistants. Il aurait déclaré qu'il brûlerait la ville de Paray avant de partir... Beaucoup de patriotes doivent sans doute à Joseph d'avoir survécu, car aprés le débarquement allié, OTTO serait devenu plus dangereux... La dépouille mortelle de Joseph est ramenée à la morgue  de Paray, ordre est donné par l'autorité allemande à Louis DESRICHARD qui fait fonction de Maire de cette ville d'enterrer immédiatement le terroriste sans cercueil ni cérémonie. N'écoutant que sa conscience , celui-ci fait donner à Joseph  une sépulture et une cérémonie décentes. Cela lui vaudra d'être déporté une semaine  plus tard en tant que personnalité otage, au camp de concentration de Neueuengamme. Il décèdera le 26 Mai 1945 à l'hôpital Bulovka de Prague, après son transfert au camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Le corps de Joseph FIMBEL sera inhumé plus tard au cimetière d'Anzy le Duc. Joseph FIMBEL était un homme de convictions, "il n'avait pas froid aux yeux". Jouant un rôle important dans la Résistance locale, membre de l'Armée Secrète, au maquis de Beaubery, il a appartenu à différents réseaux et sevices secrets, pour lesquels il se serait rendu à l'étranger à plusieurs reprises. Plusieurs décorations lui ont été attribuées à titre posthume : Médaille de la Résistance, Médaille militaire, Citation à l'ordre du corps de l'armée, Croix de guerre avec étoile de vermeil. A ce jour, nombreuses sont les plaques qui rappelles sont souvenir, à Poisson, Sainte Foy, Paray le Monial, Iguerande... Son nom figure aussi sur les monuments aux morts des communes où il a séjourné : Anzy le Duc, Sainte Foy, Poisson, Thann, sa ville natale. Tout à l'heure, une nouvelle plaque sera apposée au Monument aux Morts d'Anzy. Au cours des conversations avec des témoins de l'époque, Joseph FIMBEL est apparu comme un lien entre les évènements qui se sont succédé dans notre région en cette période encore sensible pour certains, mais dont la parole d'autres qui l'évoquent se libère... Comment évoquer Lucien GUILLOUX, le boulanger de Beaubery fusillé à la Doua le 1er Février 1944, avant la naissance de son fils, mon ami Lucien, qui porte son prénom, sans évoquer les actions de ce maquis précurseur, dans lequel Joseph FIMBEL et à son agent de liaison de Poisson, Angèle LAMANTHE, arrêtée et déportée en même temps que Lina, l'épouse de Joseph, après le drame de La Bruyère. Comment aborder l'attaque de la gare de Paray le Monial du Mardi 22 Août 1944, menée par le maquis de St Julien de Civry, émanation du maquis frère de St Bonnet de Joux, sans souligner ses liens étroits avec les autres groupes de résistants de la région et le rôle de Joseph FIMBEL dans cette organisation. Evènements dramatiques auquels de jeunes hommes de Poisson ont participé et dont quatre d'entre eux, Paul LANGLOIS, Henri PETIT, Roger ROUILLER et Lazare DUPERRET, ont payé de leur vie, avec beaucoup d'entres eux, cette attaque hasardeuse... Comment rappeler le massacre d'Alphonse THEREAU et de son frère Eugène de la ferme des Michelets, arrêtés le 8 Août 1944, arrachés de leur cellule de la prison de Chalon sur Saône le 26 Août et sauvagement abbattus par des raffales de mitraillette tirées dans leur dos, sans se souvenir du massacre de St Yan, du 31 Août au 2 septembre 1944, perpétré par les troupes allemandes en déroute... Pour les maquisards de chez nous, de Sylla à Valmy, il n'y a qu'un pas qui mène à Combrenod, Gillette, La Fourche,  La Redoute, Thel, La Gravoine, Le Bois Clair, Paray, Génelard, St Yan et ailleurs, puis à l'ultime bataille d'Autun les 8 et 9 Septembre 1944 où tous les maquis de notre région sont à la lutte aux cotés de l'armée régulière pour libérer la ville. Nombre de patriotes du Charolais-Brionnais, épris de liberté, participeront à la Libération de notre région et s'engageront pour continuer le combat dans la 1ère Armée Française, afin de libérer l'Alsace, franchir le Rhin, repousser les troupes allemandes jusqu'à leur capitulation le 8 Mai 1945, afin de libérer l'Alsace, franchir le Rhin, repousser les troupes allemandes jusqu'à leur capitulation le 8 mai 1945, afin de libérer les prisonniers de guerre, les déportés et mettre un terme aux fascismes en général et à la barbarie nazie en particulier. Mais aujourd'hui, le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde, la vigilance et la détermination sont plus que jamais nécessaires face à ceux qui avancent masqués et instillent dans notre société la xénophobie, le racisme, l'antisémitisme, à l'opposé de nos valeurs républicaines... Avoir une autre attitude, ce serait trahir la mémoire de celles et ceux qui ont tant souffert, et pour beaucoup, ont fait le sacrifice de leur vie pour notre liberté...

Michel VINAUGER

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Dans son N°521 du 7 Septembre 1958, l'Humanité-Dimanche, rend hommage, sur une double page centrale,  aux Héros du Parti Communiste, " le Parti des Fusillés" et en Saône et Loire, Joseph FIMBEL parmi ses membres, aux côtés de Titus BARTOLI, instituteur, un des fondateurs de la Section Communiste de Digoin. Ce dernier arrêté en 1941, fut interné au Camp de Chateaubriant, fusillé le 22 Octobre 1941, en même temps que Guy MOQUET et Jean- Pierre TIMBAUD, secrétaire du Syndicat CGT des métallurgistes parisiens, avec 24 de leurs camarades : les 27 de Chateaubriand.

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