26 Décembre 2017
Contrairement aux promesses de l’exécutif, la facture des prélèvements s’alourdira sensiblement en 2018 pour les ménages qui ne bénéficieront pas des cadeaux réservés aux plus riches.
L’intox d’un budget pour « redonner du pouvoir d’achat aux Français » aura fait long feu. Dans sa note de conjoncture publiée mardi soir, l’Insee se penche sur les effets attendus des mesures fiscales d’Emmanuel Macron l’an prochain. Et là, surprise. Même si l’institut a pris d’infinies précautions en précisant après coup qu’il livrait un « simple éclairage sur l’incidence de ces différentes mesures sur l’évolution du pouvoir d’achat des ménages » et en aucun cas une « prévision d’évolution des prélèvements », il n’en relève pas moins qu’« en moyenne sur l’année 2018, les prélèvements obligatoires sur les ménages augmenteraient légèrement, notamment sous l’effet de la fiscalité indirecte ». Conséquence pour le porte-monnaie des familles, celui-ci serait pénalisé de 4,5 milliards d’euros, à « structure de consommation » identique à l’année précédente, précise l’Insee. L’explication tient dans le calendrier subtilement décalé des baisses et des hausses de prélèvements qui « interviendront à des période différentes de l’année ». Au total, « la combinaison de ces hausses et de ces baisses augmenterait les prélèvements obligatoires de 4,5 milliards d’euros » l’an prochain.
Ainsi, si la baisse des cotisations sociales promise aux salariés s’effectuera en deux temps, en janvier puis en octobre, limitant ses effets sur l’année, la hausse de la CSG de 1,7 point se fera sentir dès le 1er janvier dans le budget des ménages. Idem pour la hausse des taxes sur le tabac et sur les carburants, ou encore pour l’augmentation de 0,27 point de la cotisation à la retraite des fonctionnaires, toutes applicables au 1er janvier. En revanche, une mesure comme l’abattement de 30 % de taxe d’habitation pour 80 % des foyers ne sera pleinement effective qu’en novembre, au moment du paiement de la taxe pour les ménages non mensualisés.
Mais ce n’est pas tout. Pour faire leur calcul, les statisticiens de l’Insee ont inclus fort logiquement au titre des baisses d’impôts profitables aux ménages pris dans leur ensemble, sans distinction de revenus ou de patrimoines, des mesures comme le réaménagement de l’impôt sur la fortune (ISF) ou encore la mise en place du « prélèvement forfaitaire unique » sur les revenus du capital. Or si celles-ci ont un fort impact budgétaire « positif » dans le solde global des baisses et des hausses d’impôt (4,5 milliards d’euros), elles ne profiteront dans les faits qu’aux classes les plus aisées. Si on corrige donc l’estimation de l’Insee en neutralisant les effets de ces mesures pour les foyers trop « pauvres » pour en bénéficier, c’est-à-dire la quasi-totalité, la facture devrait alors s’alourdir d’autant et avoisiner les 9 milliards d’euros pour tous ceux qui n’ont ni résidence secondaire, ni portefeuille d’actions. Soit, au bas mot, une moyenne de 300 euros de hausse de prélèvements par foyer fiscal pour 2018