27 Septembre 2019
La commissaire Federica Mogherini a annoncé un programme européen visant à promouvoir la religion dans les débats politiques nationaux. L'UE financera les échanges à hauteur de 1,5 million d'euros. La laïcité française risque d'être mise à mal.
L'Union européenne (UE) va débourser près d'1,5 million d'euros pour développer un programme surnommé «Erasmus de la religion». Le journal La Croix a repéré cette initiative après avoir analysé la conférence de presse du 6 septembre de la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Federica Mogherini. Celle-ci a ainsi dévoilé «avec fierté», la mise en place d'une «plateforme mondiale d’échanges de l’UE sur la religion et l’inclusion sociale».
La Croix informe ainsi que ce «nouveau programme de l’UE, devrait être opérationnel début 2020». Il a pour vocation de «permettre aux membres d’ONG, de communautés religieuses ou institutionnelles, de gouvernements même, de mettre leur savoir en commun, d’échanger les bonnes pratiques et les idées, pour être aussi présents et entendus que possible». La religion entrerait donc dans la sphère politique.
C'est donc bien la laïcité française qui risque d'être atteinte en plein cœur par cette intrusion forcée du multiculturalisme religieux dans les affaires publiques. Attachée à l'Union européenne et à sa construction, la France va-t-elle se taire par irénisme ?
Certains internautes ont déjà alerté sur le projet de Federica Mogherini. Le député Les Républicains du Vaucluse, Julien Aubert, interpelle l'Etat sur Twitter : «La République française, qui ne reconnaît ni ne salarie aucun culte, soutient-elle ce projet détonnant ? En quoi est-ce le rôle de l’UE ?! On ne sait plus trop quoi inventer... L’Union européenne crée un "Erasmus de la religion".»
Le député de Seine-Saint-Denis de La France insoumise Bastien Lachaud est lui aussi remonté, scandalisé par le silence du gouvernement : «Sous couvert d’œuvrer à la "coexistence des religions", cette initiative vise à en accroître l’emprise sur la société alors qu’il faudrait au contraire s’assurer que les religions ne viennent pas coloniser la sphère publique. Un million et demi d’euros d’argent public devraient donc être consacré à faciliter le prosélytisme. Devant ce véritable scandale, évidemment, pas un membre du gouvernement n’élèvera la voix.»