26 Novembre 2019
On entend parfois dire que « cela ne sert à rien de se mobiliser car le gouvernement n’écoute de toutes façons pas ». Et c’est vrai qu’il préfère écouter les quelques voix de l’élite plutôt que celle des travailleurs. Par contre, il réagit face à la pression de la mobilisation venue d'en bas. Mais pour cela des conditions sont nécessaires.
Laissons parler les faits :
Traduction : avec la mobilisation sociale, il y a trop de gens qui ont compris que la pension à points est une pension tombola qui - en fonction de la conjoncture économique et de l’espérance de vie - nous fera travailler automatiquement plus longtemps pour moins de pension. Vouloir forcer les choses avant les élections risque nous faire perdre trop de plumes.
Il y a plusieurs raisons qui font que le gouvernement a dû céder face à la pression de la mobilisation sociale.
D’abord, le dossier des pensions et l’un de ceux où la colère était la plus grande dans la population.
Ensuite, cette pression s’est manifestée de façon large, avec un mouvement national, interprofessionnel, en front commun et avec le soutien de la population.
Enfin, l’objectif était clair, comme lors de la manifestation du 16 mai, où 70 000 personnes ont manifesté pour dire clairement « non » à la pension à points.
Cette unité et la clarté dans l’objectif ont conduit le gouvernement a devoir finalement reculer sur la pension à points. Et ce qui est vrai pour la pension points est aussi vrai pour les métiers pénibles.
Alors, si nous continuons une sensibilisation et mobilisation larges, et que nous avançons unis sans nous laisser diviser entre secteurs publics et privés, flamands et wallons, jeunes et anciens, nous pouvons faire reculer le gouvernement. Si nous sommes déterminés à dire que travailler jusque 67 ans, c’est pénible pour tout le monde, et que nous manifestons à nouveau massivement en septembre, nous pouvons faire reculer le gouvernement.
Près de 40 000 personnes ont signé notre pétition.
La pension à points est une tendance européenne. C’est une recette que les patrons et gouvernements européens veulent généraliser. En effet, pour eux, c’est tout bénef d’avoir un système qui fait automatiquement travailler plus longtemps pour moins de pension. Tour d’horizon.
Depuis l’automne 2017, des dizaines de milliers de « pensionistas » descendent régulièrement dans les rues de plus de 70 villes de toute l’Espagne. Les deux plus grands syndicats aussi ont organisé de grandes actions dans tout le pays, notamment lors du 1er Mai.
Ils réclament le retrait d'un ensemble de réformes antisociales prises il y a plusieurs années et dont les effets se font sentir pleinement aujourd'hui. Notamment une réforme proche du système à points, qui a introduit ce que le gouvernement appelle un « facteur de soutenabilité ». Concrètement, le pouvoir d'achat des pensions baisse en fonction de l’état de l’économie, du budget, et de l’espérance de vie.
Mais que donnent donc les pays où le système à points a déjà été instauré ?
L’Allemagne compte 2,7 millions de plus de 65 ans qui vivent sous le seuil de pauvreté. Depuis l’instauration du système, les pensions ont diminué de 10 % par rapport aux salaires.
En Suède, pour pouvoir obtenir le même montant que ce qu’un pensionné touchait avant à 65 ans, les travailleurs devront travailler jusqu’à 68 ans. Oh, bien sûr, les Suédois peuvent toujours s’arrêter à 65 ans. Mais alors, ils touchent nettement moins. Autrement dit, beaucoup n’ont pas le choix.
Est-ce cela que nous voulons ? La victoire – même temporaire – que nous avons arrachée contre la pension à points en Belgique est une source de motivation pour le combat en France et en Espagne. Et inversement, les luttes françaises et espagnoles sont des inspirations pour la Belgique. Partout c'est le même combat qui se mène contre l'Europe qui s'assied sur les gens pour servir uniquement une petite élite financière.
La prochaine étape, c’est la France. Le président Macron a annoncé fin mai vouloir lancer les travaux pour mettre en place un système de retraites à points.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la casse des statuts amorcée par le gouvernement, et notamment celui des cheminots, qui a donné lieu à un des plus grands mouvements de lutte sociale en Europe de ces dernières années. C'est cette logique qu'a dénoncée le sénateur du Parti communiste français (PCF) Fabien Gay au Sénat français le 30 mai : « Vous voulez le scalp [du statut] des cheminots, mais en vérité, vous voulez vous attaquer à la retraite. Parce que le statut va avec la retraite et que demain, vous voulez mettre toutes les retraites de ce pays au plus bas niveau. »
La prochaine étape, c’est la France. Le président Macron a annoncé fin mai vouloir lancer les travaux pour mettre en place un système de retraites à points.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la casse des statuts amorcée par le gouvernement, et notamment celui des cheminots, qui a donné lieu à un des plus grands mouvements de lutte sociale en Europe de ces dernières années. C'est cette logique qu'a dénoncée le sénateur du Parti communiste français (PCF) Fabien Gay au Sénat français le 30 mai : « Vous voulez le scalp [du statut] des cheminots, mais en vérité, vous voulez vous attaquer à la retraite. Parce que le statut va avec la retraite et que demain, vous voulez mettre toutes les retraites de ce pays au plus bas niveau. »
On entend parfois dire que « cela ne sert à rien de se mobiliser car le gouvernement n’écoute de toutes façons pas ». Et c’est vrai qu’il préfère écouter les quelques voix de l’élite plutôt que celle des travailleurs. Par contre, il réagit face à la pression de la mobilisation venue d'en bas. Mais pour cela des conditions sont nécessaires.
Laissons parler les faits :
Traduction : avec la mobilisation sociale, il y a trop de gens qui ont compris que la pension à points est une pension tombola qui - en fonction de la conjoncture économique et de l’espérance de vie - nous fera travailler automatiquement plus longtemps pour moins de pension. Vouloir forcer les choses avant les élections risque nous faire perdre trop de plumes.
Il y a plusieurs raisons qui font que le gouvernement a dû céder face à la pression de la mobilisation sociale.
D’abord, le dossier des pensions et l’un de ceux où la colère était la plus grande dans la population.
Ensuite, cette pression s’est manifestée de façon large, avec un mouvement national, interprofessionnel, en front commun et avec le soutien de la population.
Enfin, l’objectif était clair, comme lors de la manifestation du 16 mai, où 70 000 personnes ont manifesté pour dire clairement « non » à la pension à points.
Cette unité et la clarté dans l’objectif ont conduit le gouvernement a devoir finalement reculer sur la pension à points. Et ce qui est vrai pour la pension points est aussi vrai pour les métiers pénibles.
Alors, si nous continuons une sensibilisation et mobilisation larges, et que nous avançons unis sans nous laisser diviser entre secteurs publics et privés, flamands et wallons, jeunes et anciens, nous pouvons faire reculer le gouvernement. Si nous sommes déterminés à dire que travailler jusque 67 ans, c’est pénible pour tout le monde, et que nous manifestons à nouveau massivement en septembre, nous pouvons faire reculer le gouvernement.
Près de 40 000 personnes ont signé notre pétition.
La pension à points est une tendance européenne. C’est une recette que les patrons et gouvernements européens veulent généraliser. En effet, pour eux, c’est tout bénef d’avoir un système qui fait automatiquement travailler plus longtemps pour moins de pension. Tour d’horizon.
Depuis l’automne 2017, des dizaines de milliers de « pensionistas » descendent régulièrement dans les rues de plus de 70 villes de toute l’Espagne. Les deux plus grands syndicats aussi ont organisé de grandes actions dans tout le pays, notamment lors du 1er Mai.
Ils réclament le retrait d'un ensemble de réformes antisociales prises il y a plusieurs années et dont les effets se font sentir pleinement aujourd'hui. Notamment une réforme proche du système à points, qui a introduit ce que le gouvernement appelle un « facteur de soutenabilité ». Concrètement, le pouvoir d'achat des pensions baisse en fonction de l’état de l’économie, du budget, et de l’espérance de vie.
La prochaine étape, c’est la France. Le président Macron a annoncé fin mai vouloir lancer les travaux pour mettre en place un système de retraites à points.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la casse des statuts amorcée par le gouvernement, et notamment celui des cheminots, qui a donné lieu à un des plus grands mouvements de lutte sociale en Europe de ces dernières années. C'est cette logique qu'a dénoncée le sénateur du Parti communiste français (PCF) Fabien Gay au Sénat français le 30 mai : « Vous voulez le scalp [du statut] des cheminots, mais en vérité, vous voulez vous attaquer à la retraite. Parce que le statut va avec la retraite et que demain, vous voulez mettre toutes les retraites de ce pays au plus bas niveau. »
Mais que donnent donc les pays où le système à points a déjà été instauré ?
L’Allemagne compte 2,7 millions de plus de 65 ans qui vivent sous le seuil de pauvreté. Depuis l’instauration du système, les pensions ont diminué de 10 % par rapport aux salaires.
En Suède, pour pouvoir obtenir le même montant que ce qu’un pensionné touchait avant à 65 ans, les travailleurs devront travailler jusqu’à 68 ans. Oh, bien sûr, les Suédois peuvent toujours s’arrêter à 65 ans. Mais alors, ils touchent nettement moins. Autrement dit, beaucoup n’ont pas le choix.
Est-ce cela que nous voulons ? La victoire – même temporaire – que nous avons arrachée contre la pension à points en Belgique est une source de motivation pour le combat en France et en Espagne. Et inversement, les luttes françaises et espagnoles sont des inspirations pour la Belgique. Partout c'est le même combat qui se mène contre l'Europe qui s'assied sur les gens pour servir uniquement une petite élite financière.