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600 MANIFESTANTS POUR DEFENDRE LEUR USINE !

Départ de la manifestation depuis la place des Forges. Photo JSL/Ketty BEYONDAS

Gueugnon mobilisé pour défendre l'emploi à Aperam

Sur le site de Gueugnon, la grève dure depuis plus d’un mois. Le plan de réorganisation de la direction menace l’avenir de cette tôlerie emblématique, dénonce la CGT.

À Gueugnon (Saône-et-Loire), l’usine Aperam n’est pas n’importe quel site. Elle est le cœur industriel historique de cette ville de 7 000 âmes, devenue, au fil du XXe siècle, la capitale de l’acier inoxydable.

Pourtant, depuis plus d’un mois, Aperam vit au rythme des débrayages quotidiens, à l’appel de la CGT et de la CFDT, qui dénoncent les menaces sur l’avenir du site. « La direction a mis sur la table un nouveau projet industriel. Elle multiplie les heures de réunions d’information mais tout demeure flou », explique d’emblée Sylvain Rameau, secrétaire du syndicat CGT de l’usine.

110 emplois en péril

Une chose est pourtant claire, poursuit le syndicaliste : « La direction a ouvert fin mars une nouvelle chaîne en Belgique, à Genk, et compte y transférer toute la production de recuit décapé (l’un des deux types d’acier inoxydable produit à Gueugnon – NDLR), ce qui revient a nous priver d’un tiers de la production, à peu près 80 000 tonnes. »

Un transfert qui menace directement 110 emplois. Mais pas seulement.

« La direction nous répète que le point d’équilibre qui permet de maintenir la rentabilité du site est de 250 000 tonnes d’inox produit par an. Or, nous allons tomber à moins de 200 000 tonnes sans garantie de nouvelles commandes pour compenser les pertes », note Fabien Segaud, secrétaire CGT du CSE central et délégué syndical central du groupe.

Pour Sylvain Rameau, la suite ne fait malheureusement guère de doute : « Si on descend en dessous de 500 salariés, pour une usine qui mesure un kilomètre de long, on va finir par nous dire que les frais fixes sont trop élevés et qu’on n’est plus rentables », soupire le syndicaliste.

Le CSE passe à la vitesse supérieure

Face à l’accumulation d’incertitudes et au manque de clarté de la direction dans les détails de son plan de réorganisation, le CSE a décidé de passer à la vitesse supérieure. Les salariés grévistes ne comptent pas s’arrêter là. « Jeudi, nous allons manifester dans la ville et nous allons rencontrer le maire. Notre but, maintenant, c’est de nous faire entendre des responsables politiques, jusqu’au ministère. Nous voulons obtenir une table ronde avec des représentants de l’État sur ce dossier », note Sylvain Rameau.

Une mobilisation sur tous les fronts d’autant plus nécessaire que la stratégie de la direction ne concerne pas uniquement le site de Gueugnon mais bien les quatre tôleries que le groupe possède en France.

« Le site de Pont-de-Roide-Vermondans (Doubs) – où les salariés se mobilisent tous les vendredis pour alerter sur la situation – risque de perdre 80 de ses 250 emplois et celui d’Imphy (Nièvre) est aussi concerné par des transferts de charge », égraine le syndicaliste.

« On a vraiment l’impression que la direction Europe est en train de lâcher la France », se désole Fabien Segaud, qui constate, amer, que la direction rechigne à investir dans les technologies d’avenir et refuse de se positionner sur les marchés porteurs « comme l’hydrogène ou la pile à combustible, où l’inox à un rôle à jouer ».

Pourtant, rappelle le syndicaliste, « Aperam a perçu, en 2019 au titre du crédit d’impôt recherche (CIR), plus de 3 millions d’euros d’aides publiques ».

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