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LA PENURIE DE MEDICAMENTS :

Alors que les pharmaciens ont alerté il y a quelques semaines sur l’aggravation des ruptures d’approvisionnement qui atteignent aujourd’hui 12,5 % des références et a doublé en peu de temps. Encore plus inquiétante est l’alerte récente de la Direction générale de la santé auprès des professionnels de santé sur les tensions d’approvisionnement en paracétamol, médicament dont la consommation atteint 500 millions de doses par an en France, soit 22 % du marché total du médicament.

Alors que ce problème est bien connu depuis des années, la réponse du gouvernement est de fournir des « aides » à des projets industriels sans remettre en cause justement la logique de marché qui est à l’origine de cette catastrophe sanitaire. En effet, E. Macron a largement médiatisé la soi-disant relocalisation en France de la production de certains médicaments en apportant 200 millions d’euros de financement aux entreprises pharmaceutiques.

Mais de qui se moque-t-on ? Ceux qu’on appelle à juste titre Big Pharma ont massivement délocalisé la production des principes actifs, c’est-à-dire des composants qui sont responsables de l’effet thérapeutique des médicaments, pour augmenter leurs marges et donc leurs bénéfices dont le niveau en fait aujourd’hui l’industrie la plus rentable au monde. Donc le choix est de ne pas réinvestir les bénéfices et de demander à l’Etat d’apporter son obole.

Les laboratoires vont ainsi pouvoir continuer de verser des dividendes dont ils se vantent auprès de leurs actionnaires de leur hausse continue, à l’instar de SANOFI qui affiche que 2021 en est la 28e année consécutive. Il s’agit là d’un nouvel exemple qui montre que le choix politique d’E. Macron est bien celui du capital contre la santé de la population.

Il y a donc urgence à construire un pôle public du médicament qui permette de produire en France et plus largement en Europe les médicaments essentiels. Pour cela deux mesures sont nécessaires : d’une part taxer les profits qui ne sont pas réinvestis de manière dissuasive, ce qui permettra de financer ce pôle public et les usines à construire, d’autre part imposer ce qu’on appelle des licences d’office, c’est-à-dire la levée des brevets sur ces produits.

En effet, les médicaments ne peuvent pas être des produits comme les autres dans le cadre du fameux marché à la concurrence libre et non faussée. La santé publique doit primer sur le marché et il est urgent, tant pour la population française que pour la population mondiale, que ce choix soit rapidement imposé.

Car nous vivons tous sur la même planète. Les bactéries, les virus, la pollution et beaucoup d’autres facteurs influant sur la santé des populations ne connaissent pas de frontières. Et il ne faut pas nous servir l’argument que sans bénéfices, il n’y aura personne pour investir dans la recherche car, la plupart du temps, l’industrie pharmaceutique profite honteusement de la recherche publique pour s’accaparer ensuite la production des médicaments et donc les bénéfices.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien Hospitalier - SAMU 93

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