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APERAM GUEUGNON EN LUTTE :

Le site d’Aperam à Gueugnon serait concerné par un plan de départ volontaire dans les prochains mois, ont alerté les syndicats.  Photo d’archives Emmanuel Daligand

Bonjour camarade,

Je vous fais un mail pour vous informer de la situation de mon entreprise Aperam Stainless France et plus particulièrement notre site de Gueugnon.

Pour rappel, en 2019 nos dirigeants annonçaient un plan industriel de réduction des coûts (à la suite d'une baisse d'activité, pour rappel l'inox est un marché cyclique avec des fluctuations de l'activité d'année en année depuis toujours) avec la délocalisation d'un quart de notre activité vers un site du groupe en Belgique menaçant 110 emplois à Gueugnon.  Nous vous alertions sur le sujet et vous vous étiez rendu devant notre usine pour rencontrer les salariés inquiets par la situation. Vous étiez ensuite intervenu sur le sujet auprès de madame la ministre de l'industrie. Après plusieurs mois de lutte de nos salariés et d'actions juridique, la direction faisais marche arrière et abandonnais son plan.

En 2020, 2021, 2022 le travail revenais comme jamais dans notre secteur d'activité de l'acier inoxydable et notre usine embaucha plus de 150 salariés en 3 ans. Le groupe réalisait des bénéfices records avec plus d'1,2 Milliards d'euros chaque année. Malheureusement la stratégie financière de nos grands dirigeants met en péril l'avenir de nos sites et nos emplois. Ils décidèrent de verser aux actionnaires plus de 850 millions d'euros chaque année, soit 86% des bénéfices en dividendes et rachat d'actions.

En 2023, l'activité inox rencontra une nouvelle baisse (pas pour tout le monde, malgré les résultats en baisse les actionnaires ont touché encore plus de 150 millions de dividendes et ils en toucheront autant en 2024). Début 2024, alors que les experts économiques nous annoncent un rebond de l'activité dès la fin d'année, la direction générale nous annonça un nouveau plan de réduction des coûts avec pour objectif d'économiser 50 millions d'euros sur deux ans uniquement sur la masse salariale. Pour cela, un plan de réduction d'emploi nous est annoncées avec la suppression de 106 emplois sur le groupe dont 70 sur notre usine de Gueugnon. Avec les résultats des dernières années, il est difficile pour notre direction de passer par un PSE car il faudrait justifier du motif économique, ils décident donc de passer un plan de départ volontaire autonome. Ce système de licenciement sur la base du volontariat, n'offre aucune garantie sur l'emploi, offre des conditions de départ aux volontaires bien en deçà de ce qui peut se pratiquer lors d'un PSE et n'offre aucune analyse sur la charge de travail, sur la santé et la sécurité des salariés restant dans l'entreprise. De plus, il est déjà aujourd'hui très compliqué d'effectuer le travail avec les salariés présent, les congés sont refusés, les formations ne sont pas faites et les entretiens professionnelles non plus. En plus de cela et malgré le fait que l'entreprise verse des dividendes, Aperam n'hésite pas à piocher dans les caisses de l'état en utilisant au maximum les systèmes d'APLD.

Nous savons qu'avec 70 salariés en moins, notre usine est en péril et plus généralement tout le bassin d'emplois de notre région. Depuis le 4 avril dernier, nous avons lancé un mouvement de grève et d'action sur notre usine. En parallèle, accompagné de notre avocat et de nos experts économique, nous travaillons sur des procédures juridique. Nous avons également rencontré le DRIEETS de Bobigny et celle du 71. Nous sommes face à des dirigeants qui souhaitent passer leur projet en force, quitte à le faire passer par un accord unilatéral sans négociation (la loi leur permet malheureusement ..). Nous leur avons de notre côté proposé un accord de méthode avec pour principe que les départs soient accompagné d'une GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnelles) qui aurait pour base 1 départ = 1 embauches. Nous ne sommes pas contre les départs, les salariés qui ont travaillés 40 ans, bien souvent dans des métiers pénibles en horaire posté, mérite de partir avant dans de bonnes conditions. Mais cela doit être conditionné à des embauches qui permettent le renouvellement des compétences et la pérennité de notre site.

Nous vous tiendrons au courant de l'avenir de notre combat. La lutte ne fait que commencer !

Nous vous souhaitons une bonne campagne pour ces élections européennes.

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