7 Novembre 2009
Il est d'usage de souligner "l'exception" de notre agriculture et de notre ruralité française, exception mise à mal par les politiques de la Commission européenne.
Or, c'est aujourd'hui la ruralité de l'Union dans son ensemble qui subit les ravages de la mondialisation libérale dont la Commission de Bruxelles est un puissant relais.
Partout en Europe, on note le même phénomène global: recul du nombre d'agriculteurs dans les zones défavorisées, suppression des services publics de plus en plus éloignés des territoires.
Depuis plusieurs décennies, la ruralité européenne subit un complet bouleversement.
La population vieillit et se réduit, les populations rurales continuent de migrer vers les zones urbaines. La fonction traditionnelle de la ruralité comme support de la production agricole n'est plus prédominante en Europe.
Malgré le phénomène global de désertification, les différents pays du continent connaissent une évolution constrastée. De nouvelles fonctions diversifiées: cadre de vie, loisirs, préservation des ressources naturelles, prévention des catastrophes naturelles... Intégrent plus ou moins la problématique environnementale.
Néanmoins, partout, cette évolution porte atteinte à l'ensemble du tissu économique, lequel se délocalise vers les métropoles, les campagnes ne connaissant plus qu'une fonction d'espace vert.
En France, la réforme territoriale viendra accentuer le fossé qui se creuse entre grandes métropoles et territoires ruraux.
Face à cette situation alarmante, les pouvoirs nationaux et locaux des différents pays de l'espace européen réagissent différemment.
Tandis que la Bulgarie, jadis autosuffisants d'un point de vue alimentaire est en train de perdre son potentiel, devient importatrice, et subit des coupes franches dans le budget de la Politique Agricole Commune (PAC), la Finlande conserve son tissu démographique et économique, sa vitalité rurale, grâce à un fort service public. L'Espagne, quant à elle, n'a presque plus d'exploitations agricoles et a fait le choix des cultures intensives industrielles.
André CHASSAIGNE Député du Puy de Dôme et Président de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR)
Avec le Centre d'Information de Documentation d'Etude et de Formation des Elus (CIDEFE), la Fondation Gabriel PERI et la Maison de l'Europe, l'ANECR organise une journée d'étude
sur les enjeux de la ruralité.