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Un fonds de commerce

Sur des sujets de société sensibles, le Député-Maire de Paray-le-Monial souhaite apparaître comme le gardien du temple.  Ses prises de positions réactionnaires sont régulièrement relayées par la très catholique revue "Liberté Politique" dont Philippe de Saint Germain, par ailleurs délégué général de la Fondation de service politique, est le directeur.  La loi sur l'immigration , celle sur les retraites, la promotion de l'enseignement privé ont été ou sont, entre autres, des chevaux de bataille de cet organisme.  M. Nesme est l'un des plus fervents opposants sur des questions essentielles comme le mariage homosexuel ou la légalisation de l'euthanasie.  Il a constitué en 2006 une entente parlementaire pour défendre "le droit fondamental de l'enfant de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère."

 

Mariage homosexuel et homoparentalité

 Quand il affirme que le mariage homosexuel et l'adoption sont un combat d'une minorité militante, il fait peu de cas des trois millions de personnes concernées dans notre pays.  Il tient des propos de jésuite quand il joue sur l'identité et l'orientation sexuelles... Son argument sur le communautarisme est en contradiction avec la position du parlement européen dont plusieurs résolutions demandent de mettre fin aux discriminations à l'égard des couples homosexuels en terme d'union, de mariage ou d'accès à l'adoption et à la parentalité.

 Le Conseil constitutionnel vient de réaffirmer que l'interdiction du mariage homosexuel était conforme à la constitution alors que 58% des français y sont favorables.  Selon le Parti Communiste, c'est une occasion manquée, il regrette que la France conserve son bonnet d' âne en la matière. Il a annoncé que le droit au mariage pour tous les couples, porté à l' Assemblée nationale par les députés du PCF devra être inscrit dans la loi par une majorité parlementaire de gauche.  M. Nesme en convient quand il dit que "le mariage homosexuel et l'homoparentalité seront des éléments clivants du débat présidentiel de 2012".

 

Légalisation du droit à mourir pour les malades en fin de vie M. Nesme récidive en 2011, en constituant une autre entente parlementaire "visant à refuser l'euthanasie et à développer un accès aux soins palliatifs ".  La commission des affaires sociales, à l'initiative entre autres du sénateur communiste Guy Fischer avait adopté le 18 Janvier dernier une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie pour faire avancer la législation sur cette question. En lui-même, cet événement est considérable car c'est la première fois dans l'histoire de notre pays que la Chambre Haute se saisit de cette question.  Selon ces élus, la loi Leonetti d'Avril 2005 et les conclusions du rapport commandé en 2008 par le président de la République au lendemain du suicide de Chantal Sébire, invoquant le droit de mourir dans la dignité, n'allait pas assez loin.  On se souvient des prises de position de Rachida Dati et de Christine Boudin à l'époque...Compte tenu du rapport des forces au Palais du Luxembourg, de la pression des associations liberticides "Pro-Life", des représentants des lobies médicalet religieux, et après l'inervention personnelle du premier ministre François Fillon, la commission a fait marche arrière en vidant de son contenu la proposition de loi votée antérieurement.  Fin janvier, par 170 voix contre 142, le Sénat a rejeté la loi visant l'euthanasie active.  Il s'agissait n'en déplaise à M. Nesme, de mettre un terme à l'hypocrisie qui existe en France et permet à ce qui a lieu dans l'ombre d'être réglementé et contrôlé.  Il est vain de vouloir opposer soins palliatifs et assistance médicalisée pour le droit à mourir dans la dignité qui sont en fait complémentaires.

 

 Des arguments simplistes ou caricaturaux sont avancés par M. Nesme, le respect des personnes humaines les plus vulnérables, du commencement à la fin de leur vie, les dérives dangereuses constatées dans les pays ayant légalisé l'euthanasie, et pour ses partisans la porte ouverte aux familles tentées de règler des problèmes d'héritage, et même son coût inférieur pour la sécurité sociale par rapport aux soins palliatifs ...

 

 Aujourd'hui, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays européens, 75% des français décèdent à l'hôpital public, comment dans les conditions actuelles de son démantèlement peut-on mettre en place un accompagnement digne vers la mort ?  Combien de patients meurent seuls à l'hôpital, en dépit du travail admirable des personnels soignants ?  Il y a aujourd'hui 500 lits en soins palliatifs alors qu'il en faudrait au moins 3000...

 

Cinq droits fondamentaux inspirent ceux qui souhaitent l'évolution de la loi : le droit au refus de tout traitement, celui pour toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable lui infligeant une souffrance physique ou psychique ne pouvant être apaisée ou qu'elle juge insupportable, de pouvoir demander à bénéficier d'une assistance médicalisée, permettant par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur.  Le droit au directives anticipées permettant d'écrire quand on est conscient afin de faire connaître sa position sur ce sujet, celui de se faire représenter par une personne de confiance et le droit à une information complète le concernant, avec droit d'accès au dossier médical, sont également préconisés.

Le débat sur la fin de vie est ouvert, le rapport à la mort mérite le débat le plus rationnel, le plus éclairé, le plus démocratique possible. "Il doit exclure tout schématisme, tout réductionisme simplificateur" selon Axel Kahn.  Il appartiendra là aussi, à une majorité de gauche de lègiférer sur cette autre question sensible.  Le droit à l'avortement et l'abolition de la peine de mort, comme ces deux sujets de société, ne ralliaient pas la majorité de l'opinion publique à l'époque.  Le courage politique fut et sera de les soumettre au parlement pour leur adoption, afin de placer en adéquation la loi avec l'évolution de la société. 

 

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