30 Avril 2023
Les manifestations ne manqueront pas d’être massives le 1er mai : les renseignements territoriaux tablaient sur 400.000 à 600.000 le 13 avril, ils évaluent à 500.000 à 650.000 la participation lors du 1er mai prochain ! Sachant que les syndicats ont comptabilisé 1,5 million de participants le 13 avril, il est vraisemblable que nous soyons plus nombreux le 1er mai.
Faisons tous les efforts possibles pour que ce soit encore plus grand !
Il faut mesurer ce que ça veut dire...
C’est la 13e journée d’action nationale interprofessionnelle, et elle serait donc plus forte que la 12e ! L’essoufflement est naturel dans un conflit de longue durée. Mais celui-ci rebondit régulièrement et reste extrêmement puissant 3 mois et demi après son déclenchement. Il y a déjà eu des conflits plus massifs dans notre pays, mais je ne crois pas qu’il y en ait eu de plus long !
Ensuite c‘est un 1er mai historique. Dans l’histoire contemporaine les précédents ont rassemblé 150000 à 250000 personnes. Même le 1er mai 2002, très fort après la qualification de l’extrême droite au second tour de la présidentielle, n’avait mobilisé « que » 1,3 millions. Si nous faisons plus cette année, c’est véritablement le signe d’une colère profonde.
Cette journée aura aussi un caractère internationaliste puisqu’une centaine de délégués de plusieurs pays seront présents à la manifestation parisienne (Belgique, Angleterre, Allemagne, Espagne, Tunisie, Turquie, Iran, Corée du Sud, Inde, Brésil, Québec, États-Unis, Portugal, Suisse, Luxembourg, Italie, Autriche…). Les dirigeants de la CES et de la CSI seront également présents pour témoigner leur engagement à nos côtés.
Le message principal de ces syndicalistes portera sur la perte de crédibilité de Macron à l’étranger, sur l’image répressive que la France véhicule en ce moment, et sur le fait que l’intensité et la durée de la mobilisation aurait fait reculer la plupart des autres gouvernements. L’intransigeance de Macron se voit aussi de l’étranger et c’est une honte.
Le 1er mai sera donc massif, magnifique, festif, revendicatif et déterminé !
Mais ensuite ? Est-ce un baroud d’honneur ?
Il y a bien sûr le 3 mai avec la décision du Conseil Constitutionnel sur la 2eme version du RIP, mais nous avons déjà vu que les arbitrages de cette instance se font rarement en notre faveur.
Donc pour la suite il y a le 8 juin.
C’est la date de la niche parlementaire du groupe LIOT (centristes) a l’Assemblée nationale. Autrement dit c’est la journée de l’année ou le groupe parlementaire peut faire des propositions de loi et les soumettre au vote (en temps normal c’est le Gouvernement qui propose les loi).
Or ce groupe a décidé de faire une proposition de loi d’abrogation de l’article 7 de la réforme des retraites !
Si cette proposition était validée, ça sonnerait évidemment la mort de toute la loi.
Et justement cette proposition a des chances de passer.
Le vote se fera à la majorité des présents (contrairement au vote de la motion de censure qui se fait à la majorité des inscrits).
Il y a 577 députés.
LREM (Renaissance) a 171 députés + Le Modem 51 + Horizons 29, ce qui fait 251 élus.
Pour rappel la motion de censure avait recueilli 278 votes. 19 élus LR (sur 62) l’avaient voté. 4 députés GDR, 2 LIOT et 1 non-inscrits ne l’avaient pas voté. S’il y en a seulement 6 de plus qui votent la loi d’abrogation, c’est perdu pour le gouvernement. De même, s’il y a seulement 16 absents dans le camp gouvernemental, c’est perdu pour eux.
Il est donc absolument important de maintenir la mobilisation, de faire connaître le projet de loi d’abrogation, et d’interpeller les élus pour qu’ils la votent.
ON NE LÂCHE RIEN !
Laurent BRUN
Laurent Brun, 37 ans, secrétaire général de la CGT Cheminots, a été élu au Bureau confédéral de la CGT lors du 53e congrès confédéral.